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La España tópica, es el escenario que Georges Bizet (París 1838-1875) eligió para Carmen, su ópera póstuma, basada en una breve historia de Próspero Mérimée, con libreto de Henry Meilhac y Ludovic Halévy. El estreno de esta obra tuvo lugar en la Opera Cómica de París, el 3 de marzo de 1875, constituyendo un éxito, a pesar de que se haya difundido la falsa idea de su relativo fracaso. Fueron treinta y siete las representaciones que siguieron al estreno. Carmen pertenece a "La Opera Comique" francesa tradicional, en la cual, arias y coros están entrelazados con diálogos hablados; un rasgo similar puede ser encontrado en los "singspiels" alemanes. Para la primera producción vienesa en octubre de 1875, meses después del fallecimiento del autor, un amigo de este, Ernest Guiraud, reemplaza los diálogos por recitativos y suprime parte del texto, incluso altera la instrumentación e interpola un ballet, dando a la ópera un giro hacia "La Gran Opera" con su gran peso emocional. Sin embargo, esta transformación no desbancó a la versión original y hasta el día de hoy ambas siguen en vigencia. |
Personajes |
CARMEN
DON JOSÉ MICAELA ESCAMILLO FRASQUITA MERCEDES ZÚÑIGA MORALES DANCAIRE REMENDADO ANDRÉS LILAS PASTIA |
Cigarrera
Cabo del Regimiento de Dragones de Alcalá Amiga de la infancia de Don José Torero de Granada Cigarrera Cigarrera Teniente del Regimiento de Dragones de Alcalá Cabo del Regimiento de Dragones de Alcalá Contrabandista Contrabandista Oficial del Regimiento de Dragones de Alcalá Posadero |
Mezzosoprano
Tenor Soprano Bajo Mezzosoprano Mezzosoprano Bajo Barítono Barítono Tenor Brítono Personaje hablado |
La acción se desarrolla en Sevilla, a mediados del siglo XVIII
PRELUDE ACTE PREMIER (Une place, à Séville. A droite, la porte de la manufacture de tabac. A gauche, au premier plan, le corps de garde. Devant le corps de garde, exhaussée de deux ou trois marches; près du corps de garde, dans un râtelier, les lances des dragons avec leurs banderoles jaunes et rouges.) Scène Première 1. Introduction (Au lever du rideau, une quinzaine de soldats, Dragons du régiment d'Alcala, sont groupés devant le corps de garde. Les uns assis et fumant, les autres accoudés sur le balustrade de la galerie. Mouvement de passants sur la place. Des gens pressés, affairés, vont, viennent, se rencontrent, se saluent, se bousculent, etc.) SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS A la porte du corps de garde, pour tuer le temps, on fume, on jase, l'on regarde passer les passants. SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS Drôles de gens! (Micaëla est entrée, hésitante, embarrassée, elle regarde les soldats avance, recule, etc.) MORALÈS (aux soldats) Regardez donc cette petite qui semble vouloir nous parler... Voyez! voyez!... elle tourne... elle hésite... SOLDATS A son secours il faut aller! MORALÈS (à Micaëla, galamment) Que cherchez-vous, la belle? MICAËLA Moi, je cherche un brigadier. MORALÈS (avec emphase) Je suis là... Voilà! MICAËLA Mon brigadier, à moi, s'appelle Don José... le connaissez-vous? MORALÈS Don José? Nous le connaissons tous. MICAËLA (avec joie) Vraiment! Est-il avec vous, je vous prie? MORALÈS Il n'est pas brigadier dans notre compagnie. MICAËLA (désappointée) Alors, il n'est pas là. MORALÈS Non, ma charmante, il n'est pas là. Mais tout à l'heure il y sera, Il y sera quand la garde montante remplacera la garde descendante, MORALÈS, SOLDATS Il y sera quand la garde montante remplacera la garde descendante. MORALÈS (très galant) Mais en attendant qu'il vienne, voulez-vous, la belle enfant, voulez-vous prendre la peine d'entrer chez nous un instant? MICAËLA Chez vous? MORALÈS, SOLDATS Chez nous! MICAËLA (finement) Non pas, non pas, grand merci, messieurs les soldats. MORALÈS Entrez sans crainte, mignonne, je vous promets qu'on aura, pour votre chère personne, tous les égards qu'il faudra. MICAËLA Je n'en doute pas, cependant je reviendrai, c'est plus prudent! Je reviendrai quand la garde montante remplacera la garde descendante, MORALÈS, SOLDATS Il faut rester, car la garde montante va remplacer la garde descendante. MORALÈS (retenant Micaëla) Vous resterez! MICAËLA (cherchant à se dégager) Non pas, non pas! MORALÈS, SOLDATS Vous resterez! MICAËLA Non pas, non pas! Au revoir, messieurs les soldats! (Elle s'échappe et se sauve en courant) MORALÈS L'oiseau s'envole... on s'en console!.. Reprenons notre passe-temps et regardons passer les gens! SOLDATS Sur la place chacun passe, chacun vient, chacun va; Drôles de gens que ces gens-là! MORALÈS Drôles de gens! |
PRELUDIO ACTO PRIMERO (Una plaza pública de la ciudad de Sevilla. A la derecha, la puerta de la Fábrica de Tabaco. A la izquierda, el cuerpo de guardia donde, Morales y el resto de los soldados, descansan. Las lanzas de los dragones, están apoyadas en el muro.) Escena Primera 1: Introducción (junto al telón, una quincena de soldados, dragones del regimiento de Alcalá, están en grupos frente al cuerpo de guardia; unos sentados fumando, otros acodados en la barandilla de la galería viendo pasear a la gente que va y viene animadamente.) SOLDADOS En la plaza, gente pasa, unos vienen, otros van: ¡Qué gente tan curiosa pasa por acá! MORALES A la puerta del cuerpo de guardia para el tiempo matar, fumamos, hablamos y miramos la gente pasar. SOLDADOS En la plaza, gente pasa, va y viene: ¡Qué gente tan extraña pasa por acá! MORALES ¡Qué gente tan extraña! (Aparece Micaela; temerosa mira a los soldados y se aproxima a ellos, pero arrepentida, da un paso atrás) MORALES (a los soldados) Mirad esa preciosa y joven criatura que parece querer hablarnos... ¡Mirad... se vuelve... vacila! SOLDADOS ¡Debemos ayudarla! MORALES (a Micaela con galantería) ¿A quién buscas, querida? MICAELA Estoy buscando a un cabo... MORALES (con énfasis) ¡Ese soy yo!... ¡Aquí me tienes! MICAELA El cabo que busco se llama Don José... ¿lo conoce usted? MORALES ¿Don José? Todos lo conocemos. MICAELA (alegre) ¿Es cierto? ¿Esta él con usted, si se puede saber? MORALES El no es cabo de nuestra compañía. MICAELA (decepcionada) Entonces, él no esta aquí. MORALES No, cariño, él no esta; pero vendrá pronto. Vendrá con la guardia entrante que nos relevará a nosotros. MORALES, SOLDADOS Vendrá con la guardia entrante que nos relevará a nosotros. MORALES (muy galante) Pero, mientras tanto él viene, quisieras tú, mi pequeña niña, ¿quisieras tú venir y compartir un rato con nosotros? MICAELA ¿Con ustedes? MORALES, SOLDADOS ¡Con nosotros! MICAELA (con educación) No, no, muchas gracias, señores soldados. MORALES Ven y no temas, dulce niña, te prometo que serás tratada con el mayor respeto posible. MICAELA No lo dudo, pero regresaré más tarde, es lo más prudente. Regresaré cuando la guardia entrante venga a relevaros. MORALES, SOLDADOS Quédate, pues la guardia entrante ya viene a relevarnos. MORALES (reteniendo a Micaela) ¡Tienes que quedarte! MICAELA (tratando de escapar) ¡No, no! MORALES, SOLDADOS ¡Tienes que quedarte! MICAELA ¡No, no!... ¡Adiós, señores soldados! (Micaela sale corriendo de la escena) MORALES El pájaro ha volado, consolémonos retomando entonces, nuestro antiguo pasatiempo de mirar a la gente que pasa. SOLDADOS En la plaza, gente pasa, unos vienen, otros van: ¡qué gente tan curiosa pasa por acá! MORALES ¡Qué gente tan curiosa! |
Scène Seconde 2 Marche et Choeur des Gamins (clairon de loin derrière la scène. Les passants forment un groupe pour assister à la parade. De petits gamins entrent en courant de tous les côtés. La garde montante paraît: deux fifres et un clairon d'abord, puis Zuniga, Don José et les soldats de la garde montante) GAMINS Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Nous marchons, la tête haute comme de petits soldats, marquant, sans faire de faute, une,... deux,... marquant le pas. Les épaules en arrière et la poitrine en dehors, les bras de cette manière, tombant tout le long du corps. Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta.... (la garde montante va se ranger en face de la garde descendante) ZUNIGA Halte! Repos! MORALÈS (à don José) Il y a une jolie fille qui est venue te demander. Elle a dit qu'elle reviendrait... DON JOSÉ Une jolie fille?.. MORALÈS Oui, et gentiment habillée: une jupe bleue, des nattes tombant sur les épaules... DON JOSÉ C'est Micaëla! Ce ne peut être que Micaëla. MORALÈS Elle n'a pas dit son nom. ZUNIGA Allons! allons! (Les factionnaires sont relevés. Départ de la garde descendante) GAMINS Et la garde descendante rentre chez elle et s'en va. Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Nous marchons, la tête haute comme de petits soldats, marquant, sans faire de faute, une,... deux,... marquant le pas. Les épaules en arrière et la poitrine en dehors, les bras de cette manière, tombant tout le long du corps. Oui, la garde descendante rentre chez elle et s'en va. Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. (Soldats, gamins, et curieux s'éloignent par le fond. Le lieutenant autorise ses soldats à rompre les rangs; puis ils rentrent dans le corps de garde. Don José et Zuniga restent seuls en scène.) Scène Troisième ZUNIGA Dites-moi, brigadier? Qu'est-ce que c'est que ce grand bâtiment? DON JOSÉ C'est la manufacture de tabacs. ZUNIGA Ce sont des femmes qui travaillent là?.. DON JOSÉ Oui, mon lieutenant... ZUNIGA Il y en a de jeunes?... Et de jolies? DON JOSÉ Je ne sais pas, mon lieutenant. ZUNIGA ¡Brave!... DON JOSÉ C'est vrai. Ces Andalouses me font peur. ZUNIGA Et puis nous avons un faible pour les jupes bleues... DON JOSÉ (riant) Ah! mon lieutenant a entendu ce que me disait Moralès?.. ZUNIGA Oui... Et quel âge a-t-elle, la petite Micaëla?.. DON JOSÉ Dix-sept ans... ZUNIGA Je le comprends maintenant... 3. Choeur et Scène (La cloche de la manufacture se fait entendre.) Scène Quatrième DON JOSÉ Voici la cloche qui sonne, mon lieutenant, et vous allez pouvoir juger par vous-même... (La place se remplit de jeunes gens qui viennent se placer sur le passage des cigarières. Les soldats sortent du poste. Don José s'assied sur une chaise, et reste là fort indiffèrent à toutes ces allées et venues, travaillant à son épinglette. La cloche cesse.) JEUNES GENS La cloche a sonné. Nous, des ouvrières, nous venons ici guetter le retour; et nous vous suivrons, brunes cigarières, en vous murmurant des propos d'amour, (A ce moment paraissent les cigarières, la cigarette aux lèvres. Elles passent sous le pont et descendent lentement en scène.) SOLDATS Voyez-les! regards impudents, mine coquette! Fumant toutes, du bout des dents, la cigarette. CIGARIÈRES Dans l'air, nous suivons des yeux la fumée, qui vers les cieux monte, monte parfumée. Cela monte gentiment à la tête, tout doucement cela vous met l'âme en fête! Le doux parler des amants C'est fumée! leurs transports et leur serments, C'est fumée! Dans l'air, nous suivons la fumée qui monte en tournant vers les cieux! La fumée, ah! JEUNES GENS (aux cigarières) Sans faire les cruelles, écoutez-nous les belles, ô vous que nous adorons, que nous idolâtrons! CIGARIÈRES (reprennent en riant) Le doux parler des amants et leurs transports et leur serments, c'est fumée, nous suivons la fumée qui en tournant vers les cieux! La fumée! JEUNES GENS O vous que nous aimons, écoutez-nous les belles! Scène Cinquième Les SOLDATS Mais nous ne voyons pas la Carmencita! (Entrée de Carmen) JEUNES GENS La voilà! SOLDATS La voilà! TOUS La voilà voilà la Carmencita! (Carmen a un bouquet de cassie à son corsage et une fleur de cassie dans le coin de la bouche. Trois ou quatre jeunes gens entrent avec Carmen. Ils la suivent, l'entourent, lui parlent. Elle minaude et caquette avec eux. Don José lève la tête. Il regarde Carmen, puis se remet à travailler à son épinglette. JEUNES GENS (entrés avec Carmen) Carmen! sur tes pas nous nous pressons tous! Carmen! sois gentille, au moins réponds-nous, et dis-nous quel jour tu nous aimeras! CARMEN (les regardant gaiement) Quand je vous aimerai? Ma foi, je ne sais pas... Peut-être jamais!.. peut-être demain!.. Mais pas aujourd'hui... c'est certain. 4. Havanaise CARMEN, CHOEUR L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser, et c'est bien en vain qu'on l'appelle, s'il lui convient de refuser! Rien n'y fait, menace ou prière, l'un parle bien, l'autre se tait; et c'est l'autre que je préfère, il n'a rien dit, mais il me plaît. L'amour! l'amour! L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais, jamais connu de loi, si tu ne m'aimes pas, je t'aime, si je t'aime, prends garde à toi!... L'oiseau que tu croyais surprendre battit de l'aile et s'envola... l'amour est loin, tu peux l'attendre, tu ne l'attends plus,... il est là... Tout autour de toi, vite, vite, il vient, s'en va, puis il revient... tu crois le tenir, il t'évite, tu crois l'éviter, il te tient! l'amour! l'amour! |
Escena Segunda 2: Marcha y Coro de Golfillos (clarín distante, al que contesta una trompeta desde la orquesta, anunciando la llegada del relevo. Los niños corren por todos lados. La guardia entrante llega a la plaza: delante, dos flautines y un clarín, seguidos por Zúñiga, Don José y los soldados.) GOLFILLOS Si la guardia llega, nosotros también: ¡Aquí estamos! ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! Marchamos con la cabeza erguida, como pequeños soldados, marcando el paso sin equivocarnos, uno,... dos,... marcando el paso. Los hombros para atrás y nuestro pecho para afuera con los brazos cayendo rectos a los lados del cuerpo. Si la guardia llega, nosotros también: ¡Aquí estamos! ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta!... (la guardia entrante forma frente a la saliente) ZÚÑIGA ¡Alto! ¡Descanso! MORALES (a Don José) Una hermosa muchacha vino y pregunto por ti. Dijo que volvería... DON JOSÉ ¿Una hermosa muchacha?... MORALES Sí, muy graciosamente vestida: un vestido azul y trenzas sobre sus hombros... DON JOSÉ ¡Es Micaela! No puede ser más que ella. MORALES No dijo su nombre. ZÚÑIGA ¡Vamos, vamos! (Los centinelas han sido relevados y la guardia saliente se retira) GOLFILLOS Ahora, la guardia relevada ya se va, hacia el cuartel. ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! Marchamos con la cabeza erguida, como pequeños soldados, marcando el paso sin equivocarnos, uno,... dos,... marcando el paso. Los hombros para atrás y nuestro pecho para afuera con los brazos cayendo rectos a los lados del cuerpo. Ahora, la guardia relevada ya se va, hacia el cuartel. ¡Suena, trompeta estridente: ta ra ta ta, ta ra ta ta! (gamines y público se alejan por el fondo. El teniente autoriza a romper filas, los soldados entran en el cuerpo de guardia. Quedan en escena solamente Zúñiga y Don José) Escena Tercera ZÚÑIGA Dígame, cabo: ¿Qué es este gran edificio? DON JOSÉ Es la Fábrica de Tabaco. ZÚÑIGA ¿Son mujeres las que trabajan acá? DON JOSÉ Sí, mi teniente... ZÚÑIGA Y... ¿las hay jóvenes y bellas? DON JOSÉ No lo sé, mi teniente. ZÚÑIGA ¡No lo creo...! DON JOSÉ Es cierto. Estas andaluzas me dan miedo. ZÚÑIGA Sin embargo veo que siente debilidad por los vestidos azules... DON JOSÉ (riendo) Mi teniente ¿ha escuchado lo que me dijo Morales?... ZÚÑIGA Si, y... ¿cuántos años tiene ella, la pequeña Micaela? DON JOSÉ Diecisiete... ZÚÑIGA ¡Ahora lo comprendo!... 3: Coro y Escena (La campana de la Fábrica comienza a sonar) Escena Cuarta DON JOSÉ La campana suena, mi teniente. Ahora podrá ver y juzgar por sí mismo... (Un grupo de jóvenes muchachos entra en escena a esperar la salida de las cigarreras. Los soldados también salen del cuartel. Don José permanece sentado ocupándose de su fusil e indiferente a todo lo demás. La campana deja de sonar) MUCHACHOS La campana ha sonado. Venimos a esperar la salida de las mujeres de la fábrica. ¡Y os seguiremos, morenas cigarreras, susurrándoos palabras de amor! (Las cigarreras, muchas de ellas fumando, salen de la fábrica y lentamente bajan a la plaza.) SOLDADOS ¡Mírenlas! Sus insolentes miradas... Sus coqueterías... Cada una, descarada, fuma un cigarro. CIGARRERAS Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo y lo perfuma gratamente. ¡Se sube placenteramente a nuestras cabezas, filtrándose muy gentil, en nuestras almas con alegría! El dulce hablar de los amantes, ¡es humo! Sus promesas y éxtasis, ¡son humo! Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo ¡El humo, ah! MUCHACHOS (a las cigarreras) No seáis crueles, escuchadnos , hermosas: ¡Nosotros os adoramos, os idolatramos! CIGARRERAS (riendo) El dulce hablar de los amantes, sus promesas y éxtasis, ¡todo es humo! ¡Con la mirada seguimos el humo que por el aire asciende al cielo! ¡El humo! MUCHACHOS Os amamos, escuchadnos... ¡hermosas! Escena Quinta SOLDADOS Pero, ¿dónde está Carmencita? (Entra Carmen) MUCHACHOS ¡Aquí está! LOS SOLDADOS ¡Aquí está! TODOS ¡Aquí está! ¡Aquí está Carmencita! (Carmen lleva un ramo de flores en su blusa y otra en la boca. Tres o cuatro jóvenes vienen con ella. Ellos la siguen, la rodean, le hablan. Carmen coquetea con ellos. Don José levante la cabeza, mira a Carmen y continúa limpiando su arma) MUCHACHOS (alrededor de Carmen) ¡Carmen! Mira como no s agolpamos a tu alrededor, ¡Carmen, sé gentil, al menos contéstanos, y dinos cuando nos amarás! CARMEN (los mira y se ríe) ¿Cuando os amaré? Dios mío, ¡no lo sé! Quizás nunca... ¡quizás mañana! Pero, no hoy, ¡eso es seguro! 4: Habanera CARMEN, CORO El amor es un pájaro rebelde, que nadie lo puede enjaular, y es inútil llamarlo si él no quiere contestar. De nada sirven amenazas o rezos, uno dice cosas bonitas, el otro se calla; y es al otro a quien yo prefiero, él no dice nada, pero me gusta igual. ¡El amor! ¡El amor!... El amor es un gitanillo, que nunca conoció ley alguna, si tú no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡Ten cuidado!... El pájaro que creíste sorprender batió sus alas y voló lejos... Si tratas de cazarlo, el amor se va, mas si no lo intentas, él retornará. Vuela a tu alrededor, rápidamente viene y va, luego vuelve; si piensas que lo agarraste, él te evita, si piensas que escapaste, él te tendrá. ¡El amor! ¡El amor!... |
Scène Sixième 5. Scène JEUNES GENS Carmen! sur tes pas nous nous pressons tous! Carmen! sois gentille, au moins réponds-nous! (Moment de silence. Les jeunes gens entourent Carmen, celle-ci les regarde l'un après l'autre, sort du cercle qu'ils forment autour d'elle et s'en va droit à don José, qui est toujours occupé de son épinglette. Elle arrache de son corsage la fleur de cassie et la lance à don José. Il se lève brusquement.) CIGARIÈRES (riant entre elles) L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais connu de loi, si tu ne m'aimes pas, je t'aime, si je t'aime, prends garde à toi! (Eclat de rire général; la cloche de la manufacture sonne une deuxième fois. Sortie des ouvrières. Carmen sort la première en courant et elle entre dans la manufacture. Les jeunes gens sortent à droite et à gauche. Le lieutenant qui bavardait avec deux ou trois ouvrières, les quitte et rentre dans le poste après que les soldats y sont rentrés. Don José reste seul.) DON JOSÉ Quelle effronterie!.. (Il ramasse la fleur) Cette fleur ça m'a fait l'effet d'une balle qui m'arrivait... certainement s'il y a des sorcières, cette fille-là en est une. (Entre Micaëla.) Scène Septième MICAËLA José! DON JOSÉ (cachant précipitamment la fleur de cassie) Micaëla!.. c'est toi... MICAËLA C'est moi!... C'est votre mère qui m'envoie... 6. Duo DON JOSÉ (ému) Parle-moi de ma mère! MICAËLA J'apporte de sa part, fidèle messagère, cette lettre... DON JOSÉ (joyeux, regardant la lettre) Une lettre! MICAËLA Et puis un peu d'argent, (Elle lui remet une petite bourse) pour ajouter à votre traitement. (hésitant) Et puis... DON JOSÉ Et puis?... MICAËLA Et puis... vraiment je n'ose... Et puis... encore une autre chose qui vaut mieux que l'argent! et qui, pour un bon fils aura sans doute plus de prix. DON JOSÉ Cette autre chose, quelle est-elle? Parle donc... MICAËLA Oui, je parlerai. Ce que l'on m'a donné, je vous le donnerai. Votre mère avec moi sortait de la chapelle, et c'est alors qu'en m'embrassant: "Tu vas, m'a-t-elle dit, t'en aller à la ville; la route n'est pas longue; une fois à Séville, tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant!... Et tu lui diras que sa mère songe nuit et jour à l'absent... qu'elle regrette et qu'elle espère, qu'elle pardonne et qu'elle attend. tout cela, n'est-ce pas, mignonne, de ma part tu le lui diras; et ce baiser que je te donne, de ma part tu le lui rendras." DON JOSÉ (très ému) Un baiser de ma mère? MICAËLA Un baiser pour son fils!... José, je vous le rends comme je l'ai promis! (elle donne à José un baiser bien franc) DON JOSÉ Ma mère, je la vois!.. oui, je revois mon village! O souvenirs d'autrefois! doux souvenirs du pays! Vous remplissez mon coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! MICAËLA Sa mère, il la revoit! Il revoit son village! O souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! Vous remplissez son coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! DON JOSÉ (à lui même) Qui sait de quel démon j'allais être la proie! Même de loin, ma mère me défend, et ce baiser qu'elle m'envoie, écarte le péril et sauve son enfant! MICAËLA Quel démon? quel péril? je ne comprends pas bien... Que veut dire cela? DON JOSÉ Rien! rien! Parlons de toi, la messagère; Tu vas retourner au pays? MICAËLA Oui, ce soir même... demain je verrai votre mère. DON JOSÉ Tu la verras! Eh bien! tu lui diras: "Que son fils l'aime et la vénère et qu'il se repent aujourd'hui. Il veut que là-bas sa mère soit contente de lui!" Tout cela, n'est-ce pas, mignonne, de ma part, tu le lui diras! Et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras! (Il l'embrasse) MICAËLA Oui, je vous le promets... de la part de son fils, José, je le rendrai, comme je l'ai promis. DON JOSÉ Ma mère, je la vois!.. oui, je revois mon village! O souvenirs d'autrefois! doux souvenirs du pays! O souvenirs chéris! Vous remplissez mon coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Vous me rendez tout mon courage ô souvenirs du pays! MICAËLA Sa mère, il la revoit! Il revoit son village! | O souvenirs d'autrefois! Souvenirs du pays! Vous remplissez son coeur de force et de courage! O souvenirs chéris! Vous lui rendez tout son courage Ô souvenirs du pays! DON JOSÉ Attends un peu maintenant... je vais lire sa lettre... MICAËLA Non pas, lisez d'abord, Et puis je reviendrai... (elle sort) DON JOSÉ (lit la lettre en silence) Ne crains rien ma mère, ton fils t'obéira, fera ce que tu lui dis; j'aime Micaëla, je la prendrai pour femme, quant à tes fleurs, sorcière infâme! |
Escena Sexta 5: Escena MUCHACHOS ¡Carmen! ¡Mira como te rodeamos! ¡Carmen, sé gentil, al menos contéstanos! (Los jóvenes rodean a Carmen, mientras ella mira a uno a uno, luego sale del círculo que forman los muchachos y se dirige hacia don José, que está ocupado en limpiar su arma. Carmen saca de su corpiño una flor que arroja a don José: este, se levanta bruscamente) LAS CIGARRERAS (riendo entre ellas) El amor es un gitanillo, que no conoce ley alguna, si tu no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡ten cuidado! (estallido general de risas. La campana de la Fábrica vuelve a sonar. Las cigarreras corren hacia el interior de la misma, con Carmen a la cabeza. Los jóvenes también se han retirado de la escena. Los soldados y Zúñiga regresan a sus puestos, mientras Don José, continúa asombrado por la flor que Carmen ha dejado caer a sus pies. ) DON JOSÉ ¡Que insolencia! (huele la flor) Esta flor me ha hecho el efecto De una bala que me hería... Si las brujas existen, ella es una, sin duda. (Entra Micaela) Escena Séptima MICAELA ¡José, José! DON JOSÉ (escondiendo rápidamente la flor) Micaela... ¿eres tú? MICAELA Sí, soy yo... Tu madre me envía... 6: Dúo DON JOSÉ (emocionado) ¡Háblame de mi madre! MICAELA Te traigo de su parte, como fiel mensajera, esta carta... DON JOSÉ (feliz, mirando la carta) ¡Una carta! MICAELA Y además, algo de dinero (le da una pequeña bolsa) para ayudar a tu sueldo, (vacilando) y además... DON JOSÉ ¿Y además? MICAELA Y además... realmente no me atrevo... y además... además hay otra cosa que es mejor que el dinero y que probablemente, tendrá más valor para un buen hijo. DON JOSÉ Esa otra cosa, ¿qué es? ¡Habla!... MICAELA Sí, hablaré. Eso que me entregó, a ti te lo daré. Tu madre y yo, salíamos de la capilla y ella me abrazó diciendo: "Debes de ir, me dijo, a la ciudad, no queda lejos, y una vez en Sevilla ¡deberás buscar a mi hijo, José, mi niño!... Y debes de decirle que su madre sueña con él día y noche aún ausente... que ella está llena de esperanza, que lo perdona y lo espera. Todo esto, no lo olvides, dulce niña, de mi parte le dirás y este beso que te entrego de mi parte le darás." DON JOSÉ (muy emocionado) ¿Un beso de mi madre? MICAELA ¡Un beso para su hijo! José, yo te lo doy, tal como he prometido. (le da a Don José un beso casto) DON JOSÉ ¡Puedo ver a mí madre!... ¡Sí, veo mi aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Dulces recuerdos del hogar! ¡Llenan mi corazón con fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! ¡Recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! MICAELA ¡Él ve a su madre! ¡Ve su aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! ¡Llenan su corazón de fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! DON JOSÉ (para sí) ¡Quién sabe de qué demonio he caído preso! Aún desde lejos mi madre me protege, y este beso que me envía libera de todo peligro y salva a su hijo. MICAELA ¿Qué demonio? ¿qué peligro? No comprendo... ¿A qué te refieres? DON JOSÉ ¡Nada, nada! Hablemos de ti, la mensajera: ¿Retornarás a casa? MICAELA Sí, esta noche... Mañana veré a tu madre. DON JOSÉ Tú la verás. ¡Bien! le dirás: "Que su hijo la ama y venera y que arrepentido está. ¡Quiere que su madre este orgullosa de él!" Todo esto, no lo olvides, dulce niña, de mi parte le dirás. Y además este beso, que te entrego, de mi parte le darás. (La besa) MICAELA Sí, te lo prometo... Se lo daré de parte de su hijo, José. Lo haré tal y como lo he prometido. DON JOSÉ ¡Puedo ver a mí madre! ¡Sí, veo mi aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Dulces recuerdos del hogar! ¡Oh, amados recuerdos! ¡Llenan mi corazón con fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! Me devolvéis todo mi valor. ¡Oh, recuerdos del hogar! MICAELA ¡Él ve a su madre! ¡Ve su aldea natal! ¡Oh, recuerdos del pasado! ¡Recuerdos del hogar! ¡Llenan su corazón de fuerza y coraje! ¡Oh, amados recuerdos! Le devolvéis todo su valor. ¡Oh, recuerdos del hogar! DON JOSÉ Espera, ahora terminaré de leer... la carta de mi madre. MICAELA Léela... Y luego volveré... (sale) DON JOSÉ (lee para sí y al terminar dice:) No temas nada. Madre mía, tu hijo te obedecerá, haré lo que me dices, tomaré por esposa a Micaela... ¡Y en cuanto a estas flores de esa hechicera infame!... |
Scène Huitième 7. Choeur (Au moment où il va arracher les fleurs de sa veste, grande rumeur dans l'intérieur de la manufacture. Le lieutenant entre suivi des soldats) CIGARIÈRES (dans la coulisse) Au secours! ZUNIGA Que se passe-t-il donc là-bas? CIGARIÈRES 1 (elles entrent en courant) Au secours! N'entendez-vous pas? CIGARIÈRES 2 Au secours! messieurs les soldats! CIGARIÈRES 1 C'est la Carmencita! CIGARIÈRES 2 Non, non, ce n'est pas elle! CIGARIÈRES 1 C'est elle! Si fait, si fait, c'est elle! Elle a porté les premiers coups! CIGARIÈRES 2 Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! CIGARIÈRES 1 Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! TOUTES Ne les écoutez pas! Monsieur, écoutez-nous! CIGARIÈRES 2 (elles tirent l'officier de leur côté) La Manuelita disait et répétait à voix haute, qu'elle achèterait sans faute un âne qui lui plaisait. CIGARIÈRES 1 (même jeu) Alors la Carmencita, railleuse à son ordinaire, dit: "Un âne, pour quoi faire? Un balai te suffira." CIGARIÈRES 2 Manuelita riposta et dit à sa camarade: Pour certaine promenade, mon âne te servira! CIGARIÈRES 1 Et ce jour-là tu pourras à bon droit faire la fière! Deux laquais suivront derrière, t'émouchant à tour de bras. TOUTES Là-dessus, toutes les deux se sont prises aux cheveux, ZUNIGA (avec humeur) Au diable tout ce bavardage! (A don José) Prenez, José, deux hommes avec vous et voyez là dedans qui cause ce tapage! (Don José et les soldats entrent dans la manufacture) CIGARIÈRES 1 C'est la Carmencita! CIGARIÈRES 2 Non, non, ce n'est pas elle! ZUNIGA (aux soldats) Holà! Eloignez-moi toutes ces femmes-là! TOUTES Monsieur! SOLDATS (essayant à repousser les femmes) Tout doux! Eloignez-vous et taisez-vous! TOUTES Monsieur. N e le écoutez pas! Écoutez-nous! Monsieur! ZUNIGA Holà! soldats! (Les soldats font évacuer la place. Carmen paraît sur la porte de la manufacture amenée par don José et suivie par deux dragons.) Scène Neuvième ZUNIGA Voyons, brigadier... Maintenant que nous avons un peu de silence... qu'est-ce que vous avez trouvé là-dedans?.. DON JOSÉ Elle avait sur la figure deux coups de couteau... en face de la blessée j'ai vu... (il s'arrête sur un regard de Carmen) ZUNIGA Eh bien?.. DON JOSÉ J'ai vu mademoiselle... ZUNIGA Mademoiselle Carmencita? DON JOSÉ Oui, mon lieutenant... ZUNIGA Et qu'est-ce qu'elle disait? Parlez, j'attends... 8. Chanson et Mélodrame CARMEN (fredonnant) Tra la, la, la, la, la, la, la, Coupe-moi, brûle-moi, je ne te dirai rien! Tra la, la, la, la, la, la, la, Je brave tout, le feu, le fer et le ciel même! ZUNIGA Ce ne sont pas des chansons que je te demande, c'est une réponse. CARMEN Tra la, la, la, la, la, la, la, Mon secret, je le garde et je le garde bien! Tra la, la, la, la, la, la, la, J'aime un autre et meurs en disant que je l'aime! ZUNIGA Ah! ah! nous le prenons sur ce ton-là!... (à José) Ce qui est sûr, n'est-ce pas, c'est qu'il y a eu des coups de couteau et que c'est elle qui les a donnés! (En ce moment, cinq ou six femmes à droite réussissent à forcer la ligne des factionnaires et se précipitent sur la scène Une de ces femmes se trouve près de Carmen. Celle-ci lève la main et veut se jeter sur la femme. Don José arrête Carmen. Les soldats écartent les femmes et les repoussent cette fois tout à fait hors de la scène) ZUNIGA (à Carmen; parlé) Eh! eh! Vous avez la main leste décidément. (aux soldats) Trouvez-moi une corde. CARMEN (impertinente en regardant l'officier) Tra la, la, la, la, la, la, la... UN SOLDAT (apportant une corde; parlé) Voilà, mon lieutenant. ZUNIGA (à don José) Prenez, et attachez-moi ces deux jolis mains. (Carmen, sans faire le moindre résistance, tend en souriant ses deux mains à don José) C'est dommage vraiment, car elle est gentille... (a Carmen) Mais si gentille que vous soyez, vous n'en irez pas moins faire un tour à la prison. Vous pourrez y chanter vos chansons de bohémienne. Le porte-clefs vous dira ce qu'il en pense. Je vais écrire l'ordre. (à don José) C'est vous qui la conduirez... (Il sort) Scène Dixième (Un petit moment de silence. Carmen lève les yeux et regarde don José. Celui-ci se détourne, s'éloigne de quelques pas, puis revient à Carmen, qui le regarde toujours.) CARMEN Où me conduirez-vous? DON JOSÉ A la prison, ma pauvre enfant... CARMEN Seigneur officier, ayez pitié de moi!... Vous êtes si jeune, si gentil!... DON JOSÉ Tu aurais au prison, parole de navarrais. CARMEN Vous êtes Navarraise?... Moi aussi. DON JOSÉ Vous êtes Navarraise, vous?... Vos yeux seuls... votre bouche... Tout vous dit Bohémienne... CARMEN Oui, je suis Bohémienne, mais tu n'en feras moins ce que je te demande... Tu le feras parce que tu m'aimes... DON JOSÉ Moi! CARMEN Eh! oui, tu m'aimes... ne me dis pas non, je m'y connais! Et cette fleur que tu as gardée. Oh! tu peux la jeter maintenant... le charme a opéré... DON JOSÉ (avec colère) Ne me parle plus, je te défends de me parler. CARMEN Vous me défendez de parler, je ne parlerai plus... |
Escena Octava 7: Coro (cuando va a arrancarse las flores se oye un gran alboroto en el interior d la Fábrica. Entra Zúñiga, seguido por los soldados) CIGARRERAS (desde el interior) ¡Ayuda! ZÚÑIGA ¡Bueno, bueno!... ¿qué es lo que pasa? CIGARRERAS 1 (corriendo del interior de la Fábrica) ¡Ayuda! ¿No escuchan lo que pasa? CIGARRERAS 2 ¡Ayuda! ¡Soldados, por favor! CIGARRERAS 1 ¡Ha sido la Carmencita! CIGARRERAS 2 ¡No, no ha sido ella! CIGARRERAS 1 ¡Sí, así es, sí, fue ella! ¡Ella lanzó el primer golpe! CIGARRERAS 2 ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! CIGARRERAS 1 ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! TODAS ¡No las escuche, señor! ¡Escúchennos a nosotras! CIGARRERAS 2 (tirando de Zúñiga hacia ellas) Manuelita dijo y repitió en voz alta, que sin falta compraría un burro que a ella le gustaba. CIGARRERAS 1 (de igual modo) Luego, Carmencita, maliciosa como siempre, dijo: "¿por qué un burro? ¡Un palo de escoba es lo que necesita!" CIGARRERAS 2 Manuelita le respondió Diciendo a su compañera: "¡Para cierto paseo mi burro te servirá!" CIGARRERAS 1 "¡Y así ella podrá hacer, un buen día, que dos lacayos la sigan detrás espantándole las moscas!" TODAS ¡Y de repente, se arrancaron los pelos una a otra! ZÚÑIGA (con sorna) ¡Al diablo con todo este parloteo! (a don José) ¡José, lleve a dos soldados consigo y averigüe que es lo que pasa allí adentro! (Don José, entra a la Fábrica, seguido de dos soldados) CIGARRERAS 1 ¡Fue la Carmencita! CIGARRERAS 2 ¡No, no, ella no fue! ZÚÑIGA (a los soldados) ¡Hey, aquí! ¡Quitad estas mujeres de mi vista! TODAS ¡Señor! SOLDADOS (tratando de sacar a las mujeres) ¡Todas! ¡Fuera de aquí! ¡Váyanse y en silencio! TODAS ¡Señor! ¡No las escuche! ¡Escúchenos a nosotras! ¡Señor! ZÚÑIGA ¡Aquí, soldados! (Los soldados evacuan la plaza, Carmen aparece en la puerta de la Fábrica, seguida por Don José y los dos soldados) Escenas Novena ZÚÑIGA Ahora que tenemos un momento de silencio, veamos, cabo, ¿qué es lo que ha pasado ahí dentro? DON JOSÉ Fui y encontré una mujer con dos cortes de cuchillo en la frente, y junto a ella, vi a... (se detiene al mirar a Carmen) ZÚÑIGA ¿Y bien?... DON JOSÉ Era la señorita... ZÚÑIGA ...¡La señorita Carmencita! DON JOSÉ ¡Sí, mi teniente!... ZÚÑIGA ¿Tienes algo que decir? ¡Habla, estoy esperando!... 8: Canción y Melodrama CARMEN (tarareando) Tra la la la la la la la, Córtenme, quémenme, ¡no diré nada! Tra la la la la la la la, ¡Puedo con todo: fuego, hierro y hasta con el mismo cielo! ZÚÑIGA No son canciones lo que te he pedido, ¡es una respuesta! CARMEN Tra la la la la la la la, ¡Mi secreto yo guardo, y lo guardo bien! Tra la la la la la la la, ¡Amo a otro y moriré diciendo que lo amo! ZÚÑIGA ¿Así que esas tenemos, no? (a Don José) ¡Una cosa es cierta, ha habido cuchilladas y fue ella quien las dio! (Cinco o seis cigarreras rompen la barrera que los soldados formaron y entran en la plaza. Una de las mujeres se acerca a Carmen, quien alza la mano para tirarle el cuchillo. Don José la detiene, y los soldados separan a las cigarreras, guiándolas hacia la Fábrica.) ZÚÑIGA (a Carmen) ¡Verdaderamente tienes manos ágiles! (a los soldados) Tráiganme una cuerda. CARMEN (muy insolente, mirando a Zúñiga) Tra la la la la la ... UN SOLDADO (trayendo una cuerda) ¡Aquí la tiene, mi teniente! ZÚÑIGA (a don José) Cójala y ate esas preciosas manos. (Carmen se deja atar las manos por don José, sin oponer resistencia) Una verdadera lástima, es tan hermosa... (a Carmen) Pero, no importa cuán preciosa seas, igual irás a la prisión. Podrás cantar tus canciones de gitana allí. ¡El carcelero te dirá que es lo que piensa sobre eso! Iré a escribir la orden. (a don José) Tú la conducirás hasta allá. (Zúñiga se retira de escena) Escena Décima (Momento de silencio. Carmen mira a don José. Él camina unos pasos hacia afuera, luego, vuelve junto a Carmen, quién aún continúa mirándolo.) CARMEN ¿Adónde me conduces? DON JOSÉ A la Prisión. CARMEN Señor oficial, usted es joven y gentil, ¡tenga piedad de mí! ¡déjeme escapar! DON JOSÉ Debes de ir a la prisión. Palabra de navarro. CARMEN ¿Eres de Navarra? Yo también lo soy. DON JOSÉ ¿De Navarra, tú? Tus ojos, tu boca... todo demuestra que eres gitana... CARMEN Si, yo soy gitana, pero harás lo que te he pedido, porque estás enamorado de mí. DON JOSÉ ¿Yo? CARMEN Sí estás enamorado de mí. No lo niegues. Esa flor que has conservado, ya la puedes tirar... la magia ya ha surtido efecto... DON JOSÉ (con cólera) Te prohíbo dirigirme la palabra. CARMEN Tu me prohíbes hablar, yo no diré otra palabra... |
9. Chanson et Duo CARMEN (avec intention en regardant souvent don José qui se rapproche peu à peu) Près des remparts de Séville chez mon ami Lillas Pastia, j'irai danser la séguedille et boire du Manzanilla, j'irai chez mon ami Lillas Pastia. Oui, mais toute seule on s'ennuie, et les vrais plaisir sont à deux... donc pour me tenir compagnie, j'amènerai mon amoureux! (riant) Mon amoureux!.. Il est au diable! Je l'ai mis à la porte hier! Mon pauvre coeur, très consolable, mon coeur est libre comme l'air!... J'ai des galants à la douzaine; mais ils ne sont pas à mon gré. Voici la fin de la semaine: qui veut m'aimer? Je l'aimerai! Qui veut mon âme?... Elle est à prendre!... Vous arrivez au bon moment! Je n'ai guère le temps d'attendre, car avec mon nouvel amant... près des remparts de Séville, chez mon ami Lillas Pastia, j'irai danser la séguedille et boire du Manzanilla, j'irai chez mon ami Lillas Pastia! DON JOSÉ Tais-toi, je t'avais dit de ne pas me parler! CARMEN (simplement) Je ne te parle pas... je chante pour moi-même, et je pense! il n'est pas défendu de penser! Je pense à certain officier, qui m'aime et qu'à mon tour je pourrais bien aimer! DON JOSÉ (ému) Carmen! CARMEN Mon officier n'est pas un capitaine, pas même un lieutenant, il n'est que brigadier; mais c'est assez pour une bohémienne et je daigne m'en contenter! DON JOSÉ Carmen, je suis comme un homme ivre, si je cède, si je me livre, ta promesse, tu la tiendras... Ah! si je t'aime, Carmen, tu m'aimeras! CARMEN Oui. DON JOSÉ (délie la corde qui attache les mains de Carmen) Chez Lillas Pastia, CARMEN Nous danserons... DON JOSÉ Tu le promets! CARMEN ...la séguedille... DON JOSÉ Carmen... CARMEN ...en buvant du Manzanilla, ¡Ah! DON JOSÉ Tu le promets... CARMEN Près des remparts de Séville, chez mon ami Lillas Pastia, nous danserons la séguedille et boirons du Manzanilla, tra la la la la la... DON JOSÉ Le lieutenant!.. Prenez garde! (Carmen va se replacer sur son escabeau, les mains derrière le dos. Rentre le lieutenant.) 10. Final Scène Onzième ZUNIGA (à don José) Voici l'ordre; partez, et faites bonne garde. CARMEN (bas à José) En chemin je te pousserai, aussi fort que je le pourrai... Laisse-toi renverser... le reste me regarde! (Elle se place entre les deux dragons. José à côté d'elle. Les femmes et les bourgeois sont rentrés en scène toujours maintenus à distance par les dragons... CARMEN (fredonnant et riant au nez de Zuniga) L'amour est enfant de Bohème, il n'a jamais, jamais connu de loi; si tu ne m'aimes pas, je t'aime; si je t'aime, prends garde à toi! (En arrivant à l'entrée du pont, Carmen pousse José qui se laisse renverser. Confusion, désordre, Carmen s'enfuit |
9: Canción (Seguidilla) y Dúo CARMEN (descaradamente mira a don José, que gradualmente se aproxima a ella) Cerca de las murallas de Sevilla, a la taberna de mi amigo Lillas Pastia, iré a bailar la seguidilla y beber manzanilla, ¡En la taberna de Lillas Pastia! Sí, pero me aburro cuando estoy sola, y el placer llega cuando dos están juntos; así, para tener compañía, ¡me llevaré a mi amante conmigo! (riendo) ¡Mi amante... lo mandé al diablo! ¡Ayer lo eché a la calle! ¡Mi pobre corazón, fácil de consolar, mi corazón es libre como el aire!... Me rodean amantes por docenas, pero de mi gusto no son. Llega el fin de la semana: ¿quién me amará? ¡yo lo amaré! ¿Quién quiere mi alma?... ¡Aquí esta para tomarla!... ¡Has venido en el momento justo! No podré esperar mucho más, pues con mi nuevo amante, cerca de las murallas de Sevilla, a la taberna de mi amigo Lillas Pastia, iré a bailar la seguidilla y a beber manzanilla. ¡Sí, iré a la taberna de mi amigo Lillas Pastia! DON JOSÉ ¡Cállate, he dicho que no me hables! CARMEN (con sencillez) ¡No te estoy hablando... canto para mi misma, y pienso! ¡Pensar no está prohibido! ¡Pienso en un oficial que me ama, y al cual bien podría yo amar! DON JOSÉ (emocionado) ¡Carmen! CARMEN Mi oficial no es capitán. ni teniente, él solo es cabo; pero eso es suficiente para una gitana ¡Y gustosa me contento con él! DON JOSÉ Carmen, estoy como un hombre ebrio y si cedo,... y si me rindo a ti,... ¿mantendrás tu promesa? ¡si yo te amo, Carmen... ¿Tú me amarás? CARMEN Sí. DON JOSÉ (desata la cuerda que sujeta las manos de Carmen) En la taberna de Lillas Pastia... CARMEN Nosotros bailaremos... DON JOSÉ ¡Lo prometes! CARMEN ...la seguidilla... DON JOSÉ ¡Carmen! CARMEN ...y beberemos manzanilla. ¡Ah! DON JOSÉ ¡Lo prometiste!... CARMEN Cerca de las murallas de Sevilla, en la taberna de mi amigo Lillas Pastia, bailaremos la seguidilla y beberemos manzanilla, ¡Tra la la la la la!... DON JOSÉ ¡El teniente! ¡Cuidado! (Carmen se sienta en un banco, y pone sus manos detrás de su espalda, como si aún estuviera maniatada.) 10: Final Escena Undécima ZÚÑIGA (a don José) ¡Aquí esta la orden, parte y vigílala bien! CARMEN (en voz baja a don José) ¡En el camino te daré un empujón, tan fuerte como pueda!... ¡Tendrás de caer... el resto déjamelo a mí! (Carmen se pone entre los dos dragones. Don José va a su lado. Las cigarreras y los jóvenes entran nuevamente a la plaza poco a poco.) CARMEN (tarareando en la nariz de Zúñiga) El amor es un gitanillo, no conoce ley alguna, si tú no me amas, yo te amo, y si yo te amo, ¡ten cuidado! (al llegar al puente, Carmen empuja a don José y escapa riendo a carcajadas) |
ACTE DEUXIÈME Scène Première (La taverne de Lillas Pastia. Carmen, Mercédès, Frasquita, le lieutenant Zuniga, Moralès et un lieutenant. Deux bohémiennes, au milieu de la scène, dansent) 11. Chanson CARMEN Les tringles des sistres tintaient avec un éclat métallique, et sur cette étrange musique les zingarellas se levaient. Tambours de basque allaient leur train, et les guitares forcenées grinçaient sous des mains obstinées, même chanson, même refrain, Tra la la la, tra la la la... FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Tra la la la, tra la la la... CARMEN Les anneaux de cuivre et d'argent reluisaient sur les peaux bistrées; d'orange ou de rouge zébrées les étoffes flottaient au vent. La danse au chant se mariait, d'abord indécise et timide, plus vive ensuite et plus rapide... cela montait, montait, montait! Tra la la la, tra la la la... FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Tra la la la, tra la la la... CARMEN Les Bohémiens, à tour de bras, de leurs instruments faisaient rage, et cet éblouissant tapage ensorcelait les zingaras. Sous le rhythme de la chanson, ardentes, folles, enfiévrées, elles se laissaient, enivrées, emporter par le tourbillon! Tra la la la, tra la la la... FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Tra la la la, tra la la la... (Carmen, Frasuita et Mercèdés dansent. Après la danse, Lillas Pastia se met à tourner autour des officiers d'un air embarrassé) ZUNIGA (à Lillas Pastia) Vous avez quelque chose à nous dire, maître Lillas Pastia? LILLAS PASTIA Mon Dieu, messieurs... Il commence à se faire tard... ZUNIGA Cela veut dire que tu nous mets à la porte!... LILLAS PASTIA ¡Oh non, messieurs les officiers, no, no!... Mais mon auberge devrait être fermée depuis dix minutes... ZUNIGA Nous avons encore, avant l'appel, le temps d'aller passer une heure au théâtre... vous y viendrez avec nous, n'est-ce pas? MERCÉDÈS C'est impossible... ZUNIÑA Frasquita! FRASQUITA Je suis désolée... ZUNIGA Mais toi, Carmen... je suis bien sûr que tu ne refuseras pas... CARMEN Je vous refuse! ZUNIGA Parce qu'il y a un mois j'ai eu la cruauté de t'envoyer à la prison... CARMEN (comme si elle ne se rappelait pas) À la prison?... Je ne souviens pas d'être allée à la prison... ZUNIGA Le brigadier qui ayant jugé à propos de te laisser échapper... et de se faire dégrader et emprisonner pour cela... Aujourd'hui il a sorti de la prison CARMEN (faisant claquer ses castagnettes) Tout est bien puisqu'il en est sorti, tout est bien. 12. Choeur et Ensemble CHOEUR (derrière la scène) Vivat! vivat le torero! Vivat! vivat Escamillo! Jamais homme intrépide n'a par un coup plus beau, d'une main plus rapide. ZUNIGA Qu'est-ce que c'est que ca? MERCÉDÈS Une promenade aux flambeaux... ANDRÈS Et qui promène-t-on? FRASQUITA C'est Escamillo... un torero qui s'est fait remarquer aux dernières courses de Grenade et qui promet d'égaler la gloire de Montes et de Pepe Illo... ANDRÈS Pardieu, il faut le faire venir... nous boirons en son honneur! ZUNIGA C'est cela, je vais l'inviter. (il va à la fenêtre) Monsieur le torero... voulez-vous nous faire l'amitié de monter ici? Vous y trouverez des gens qui aiment fort tous ceux qui, comme vous, ont de l'adresse et du courage... (quittant la fenêtre) Il vient... LILLAS PASTIA Messieurs, les officiers, je vous avait dit... ZUNIGA Ayez la bonté de nous laisser tranquille, maître Lillas Pastia, et faites-nous apporter de quoi boire... (Entrée d'Escamillo et de ses amis) TOUS Vivat! vivat le torero! Scène Seconde 13.- Couplets ESCAMILLO (rude et très rythmé) Votre toast, je peux vous le rendre, señors, car avec les soldats oui, les toreros peuvent s'entendre; pour plaisirs, ils ont les combats! Le cirque est plein, c'est jour de fête! Le cirque est plein du haut en bas; les spectateurs perdant la tête, s'interpellent à grands fracas! Apostrophes, cris et tapage poussés jusques à la fureur! Car c'est la fête du courage! C'est la fête des gens de coeur! Allons! en garde! allons! allons! ah! Toréador, en garde! Et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, TOUS Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant, | qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour t'attend! ESCAMILLO Tout d'un coup, on fait silence, ah! que se passe-t-il? Plus de cris, c'est l'instant! Le taureau s'élance en bondissant hors du toril! Il entre, il frappe!... un cheval roule, entraînant un picador. ``Ah! Bravo! Toro!'' hurle la foule. Le taureau va... il vient et frappe encore! En secouant ses banderilles, plein de fureur, il court!.. le cirque est plein de sang! On se sauve... on franchit les grilles!.. C'est ton tour maintenant! Allons! en garde! allons! allons! Ah! Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour t'attend! TOUS Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant, qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour t'attend! LILLAS PASTIA Messieurs les officiers, je vous en prie. ZUNIGA C'est bien, c'est bien, nous partons. ESCAMILLO (à Carmen) Dis-moi ton nom, et la première fois que je frapperai le taureau, ce sera ton nom que je prononcerai. CARMEN Carmen, la Carmencita, comme tu voudras. ESCAMILLO Et bien, Carmen, ou la Carmencita, si je m'avisais de t'aimer et de vouloir être aimé de toi, qu'est-ce que tu me répondrais? CARMEN Je répondrais que quant à être aimé de moi pour le moment, il n'y faut pas songer! ESCAMILLO J'attendrai alors et je me contenterai d'espérer... CARMEN Il n'est pas défendu d'attendre et il est toujours agréable d'espérer. ZUNIGA (Bas à Carmen) Écoute-moi, Carmen, puisque tu ne veux pas venir avec nous, c'est moi qui dans une heure reviendrai ici... CARMEN Ici?.. ZUNIGA Oui, dans une heure... après l'appel. CARMEN Je ne vous conseille pas de revenir... ZUNIGA Je me risquerai. |
ACTO SEGUNDO Escena Primera (Taberna de Lillas Pastia. Mercedes, Frasquita y Carmen, están sentadas a la mesa, acompañadas de Zúñiga, Andrés y otros oficiales. Algunas jóvenes gitanas están bailando.) 11: Canción CARMEN Las varas de los triángulos tintinean con un metálico sonido, y de esa extraña música, las gitanas se levantan. Tambores vascos van y vienen, y frenéticas guitarras suenan bajo manos obstinadas, la misma canción, la misma tonada. Tra la la la la la... FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN Tra la la la la la... CARMEN Anillos de cobre y plata brillan sobre las pieles morenas, rayadas de rojo o naranja, y las telas vuelan al viento. La danza y el canto unidos, Al principio inciertos y tímidos, luego, rápidos y vívidos. ¡Y siguen subiendo, subiendo! Tra la la la la la... FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN Tra la la la la la... CARMEN Los gitanos, con todo su ser, atacan sus instrumentos con energía, y ese deslumbrante estrépito ¡embruja a las gitanas! Poseídas por el ritmo de la canción, fervorosas, locas y febriles ¡como embriagadas, transportadas por el torbellino! Tra la la la la la... FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN Tra la la la la la... (Mercedes, Frasquita y Carmen se unen al baile de las gitanas. Lillas Pastia mira alrededor de los oficiales, desconcertado ) ZÚÑIGA (a Lillas Pastia) ¿Tienes algo para decirnos, maestro Lillas Pastia? LILLAS PASTIA ¡Oh Dios, Señores! Comienza a caer la tarde y... ZÚÑIGA ¿Nos estás echando?... LILLAS PASTIA ¡Oh, no, señores oficiales, no, no!... Pero la taberna debería haber cerrado hace diez minutos. ZÚÑIGA Tenemos aún tiempo de ir al teatro antes del toque de relevo de guardia: ¿Vendréis con nosotros, muchachas? MERCEDES Es imposible. ZÚÑIGA ¿Frasquita? FRASQUITA ¡Perdóneme! ZÚÑIGA Pero tú, Carmen... ¡Sé bien que no me rechazarás!... CARMEN ¡Sí, os rechazo! ZÚÑIGA ¿Porque hace un mes te envié a prisión?... CARMEN (como si no recordara) ¿A la Prisión? No recuerdo haber estado en prisión. ZÚÑIGA ¡Ja, ja! Tu cabo, que dejó que escaparas, fue degradado y encarcelado... Hoy ha salido de la prisión. CARMEN (haciendo sonar las castañuelas) ¿Hoy, en serio? ¡Todo esta bien, muy bien! 12: Coro y Conjunto AMIGOS DE ESCAMILLO (fuera de escena) ¡Viva!¡Viva el torero! ¡Viva! ¡Viva Escamillo! Jamás hubo ni habrá torero de mano más firme y pases tan bellos. ZÚÑIGA ¿Qué es eso? MERCEDES Una procesión de antorchas... ANDRÉS ¿Y a quién proclaman? FRASQUITA Lo reconozco... es Escamillo, el torero que ha triunfado en las recientes corridas de Granada, y que promete ser tan fabuloso como Montes y Pepe Illo... ANDRÉS ¡Por Dios, tráiganlo! ¡Beberemos en su honor!... ZÚÑIGA Lo invitaré. (abriendo la ventana, grita) Señor torero... ¿quisiera usted hacernos el honor de venir aquí? Encontrará hombres que respetan a aquellos que demuestran habilidad y coraje, como usted. (cerrando la ventana, dice) Ya viene... LILLAS PASTIA Señores oficiales, les advertí que... ZÚÑIGA Tenga la bondad, señor Pastia, de dejarnos tranquilos y tráiganos algo de beber... (Entran Escamillo y sus amigos) TODOS ¡Larga vida al torero! Escena Segunda 13: Coplas ESCAMILLO (con ritmo y voz bronca) Su brindis puedo responder señores, pues con los soldados, sí, toreros como yo se entienden: ¡Por placer, tomamos el combate! La plaza está llena, es día de fiesta, está llena de arriba abajo, los espectadores, pierden la cabeza, ¡se interpelan a gritos! ¡Exclamaciones, llantos y tumulto, creciendo hasta el paroxismo! ¡Es una fiesta al coraje! ¡Es la fiesta de los hombres valientes! ¡Venga, en guardia! ¡Ah! ¡Toreador, cuidado! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! TODOS ¡Toreador, cuidado! Toreador, toreador! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! ¡El amor, te espera el amor! ESCAMILLO De repente, se hace el silencio. ¡Ah! ¿qué pasó? ¡Los llantos terminaron, el momento llegó! ¡El toro sale del toril! Entra al caballo,... lo embiste, el caballo cae arrastrando al picador. "¡Ah! ¡Bravo toro!" grita el público. El toro va... viene... ataca de nuevo. Sacudiendo las banderillas, lleno de furia corre... ¡la arena esta llena de sangre! ¡Cuidado, a salvarse... a las barreras! ¡Ahora es tu turno! ¡Vamos! ¡Cuidado! ¡Ah! ¡Toreador, en guardia! ¡Toreador, toreador! ¡Toreador, cuidado! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! ¡El amor, te espera el amor! TODOS ¡Toreador, en guardia! ¡Toreador, toreador! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! LILLAS PASTIA Señores soldados... ¡se lo ruego! ZÚÑIGA Esta bien, esta bien, ¡nos iremos! ESCAMILLO (a Carmen) ¿Cómo te llamas, guapa? y la primera vez que lidie a un toro será tu nombre el que pronunciaré. CARMEN Carmen o Carmencita, como quieras. ESCAMILLO Muy bien, Carmen o Carmencita, si te dijese que me he enamorado de ti ¿qué responderías? CARMEN ¡Te respondería que, por el momento, no deberías ni soñarlo! ESCAMILLO Esperaré y me contentaré con la esperanza... CARMEN Nadie te prohíbe esperar: es dulce la esperanza. ZÚÑIGA (en voz baja a Carmen) Escúchame, Carmen, puesto que no quieres venir, seré yo el que vuelva en una hora... CARMEN ¿Aquí? ZÚÑIGA Sí, después del relevo de la guardia. CARMEN ¡Desperdicias tu tiempo! ZÚÑIGA Aún así, regresaré. |
13 bis. Choeur CHOEUR Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador! l'amour, l'amour t'attend! (Tout le monde sort, excepté Carmen, Frasquita, Mercédès et Lillas Pastia.) Scène Troisième FRASQUITA (à Pastia) Pourquoi étais-tu si pressé de les faire partir? LILLAS PASTIA Le Dancaire et le Remendado viennent d'arriver... ils ont à vous parler de vos affaires... ¡Regardez là! (Entrent le Dancaïre et le Remendado. Pastia ferme les portes, met les volets, etc.) FRASQUITA Eh bien, les nouvelles? DANCAIRE Pas trop mauvaises les nouvelles, nous arrivons de Gibraltar... Nous avons de marchandises anglaises... mais c'est de vous que nous avons besoin... MERCÉDÈS (riant) Pour vous aider à porter les ballots?... REMENDADO (avec ton moqueur) Oh! non... Faire porter des ballots à des dames... ça ne serait pas distingué. DANCAIRE (menaçant) Remendado? REMENDADO Oui, patron. FRASQUITA Et bien? Qu'est-ce que nous ferons? DANCAIRE Pour autre chose... 14. Quintette DANCAIRE Nous avons en tête une affaire! FRASQUITA Est-elle bonne, dites-nous? MERCÉDÈS Est-elle bonne, dites-nous? DANCAIRE Elle est admirable, ma chère; Mais nous avons besoin de vous. REMENDADO Oui, nous avons besoin de vous. CARMEN, FRASQUITA, MERCÉDÈS De nous? Quoi, vous avez besoin de nous? REMENDADO, DANCAIRE Oui, nous avons besoin de vous! Car nous l'avouons humblement et fort respectueusement, Quand il s'agit de tromperie, de duperie, de volerie, il est toujours bon, sur ma foi, d'avoir les femmes avec soi. Et sans elles, mes toutes belles, on ne fait jamais rien de bien! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Quoi, sans nous jamais rien de bien? REMENDADO, DANCAIRE N'êtes-vous pas de cet avis? FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Si fait, je suis de cet avis. TOUS Quand il s'agit de tromperie, de duperie, de volerie, il est toujours bon, sur ma foi, d'avoir les femmes avec soi. Et sans elles, les toutes belles, on ne fait jamais rien de bien! DANCAIRE C'est dit, alors; vous partirez? MERCÉDÈS Quand vous voudrez. FRASQUITA Quand vous voudrez. DANCAIRE Mais... tout de suite... CARMEN Ah! permettez... permettez! (à Mercédès et à Frasquita) S'il vous plaît de partir... partez! Mais je ne suis pas du voyage. Je ne pars pas... je ne pars pas! DANCAIRE, REMENDADO Carmen, mon amour, tu viendras, et tu n'auras pas le courage de nous laisser dans l'embarras. CARMEN Je ne pars pas, je ne pars pas! FRASQUITA, MERCÉDÈS Ah! ma Carmen, tu viendras! DANCAIRE Mais au moins la raison, Carmen, tu la diras. FRASQUITA, MERCÉDÈS REMENDADO, DANCAIRE La raison! CARMEN Je la dirai certainement... FRASQUITA, MERCÉDÈS REMENDADO, DANCAIRE Voyons! CARMEN La raison, c'est qu'en ce moment... REMENDADO, DANCAIRE Eh bien? FRASQUITA, MERCÉDÈS Eh bien? CARMEN Je suis amoureuse! REMENDADO, DANCAIRE (stupéfaits) Qu'a-t-elle dit? FRASQUITA, MERCÉDÈS Elle dit qu'elle est amoureuse! FRASQUITA, MERCÉDÈS REMENDADO, DANCAIRE Amoureuse! CARMEN Oui, amoureuse! DANCAIRE Voyons, Carmen, sois sérieuse CARMEN Amoureuse à perdre l'esprit! REMENDADO, DANCAIRE (un peu ironique) La chose, certes, nous étonne, mais ce n'est pas le premier jour où vous aurez su, ma mignonne, faire marcher de front le devoir et l'amour... CARMEN (franchement) Mes amis, je serais fort aise de partir avec vous ce soir; mais cette fois, ne vous déplaise, il faudra que l'amour passe avant le devoir... Ce soir l'amour passe avant le devoir! DANCAIRE Ce n'est pas là ton dernier mot? CARMEN Absolument! REMENDADO Il faut que tu te laisses attendrir! FRASQUITA, MERCÉDÈS REMENDADO, DANCAIRE Il faut venir, Carmen, il faut venir! Pour notre affaire, c'est nécessaire; car entre nous... CARMEN Quant à cela, j'admets bien avec vous: TOUS Quand il s'agit de tromperie, de duperie, de volerie, il est toujours bon, sur ma foi, d'avoir les femmes avec soi. Et sans elles, les toutes belles, on ne fait jamais rien de bien! DANCAIRE En voilà assez; je t'ai dit qu'il fallait venir, et tu viendras... je suis le chef... Amoureuse... ce n'est pas une raison, cela. REMENDADO Je suis amoureux et utile. DANCAIRE Remendado! REMENDADO Oui, patron! FRASQUITA Je ne t'ai jamais vue comme cela; qui attends-tu, donc?.. CARMEN Un pauvre diable de soldat qui m'a rendu service... MERCÉDÈS Ce soldat qui était en prison? CARMEN Oui!.. DANCAIRE Je parierais qu'il ne viendra pas. CARMEN Ne parie pas, tu perdrais... (On entend dans le lointain la voix de don José) |
13bis: Coro CORO ¡Toreador, en guardia! ¡Toreador, toreador! ¡Toreador, cuidado! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! (Todos se retiran menos Mercedes, Carmen, Frasquita y Lillas Pastia.) Escena Tercera FRASQUITA (a Pastia) ¿Por qué estabas tan ansioso de que se fueran? LILLAS PASTIA Dancaïre y Remendado acaban de llegar... Tienen algo que decirles acerca de sus negocios... ¡Miren, ahí están! (Dancaire y Remendado entran. Pastia cierra las puertas, ventanas...) FRASQUITA ¿Y bien?... ¿Qué noticias hay? DANCAIRE No son malas noticias. Estuvimos en Gibraltar... Tenemos una carga de mercaderías... Pero, ¡os necesitamos! MERCEDES (riendo) ¿Para cargar el contrabando? REMENDADO (con sorna) ¡Oh, no!... Que las damas carguen con los fardos ¡eso no sería educado!.... DANCAIRE (amenazante) ¡Remendado, cállate! REMENDADO Sí, jefe. FRASQUITA ¿Y bien? ¿Para qué nos necesitáis? DANCAIRE Para otra cosa... 14: Quinteto DANCAIRE ¡Tenemos en mente un asunto! FRASQUITA Decidnos, ¿es bueno? MERCEDES Decidnos, ¿es bueno? DANCAIRE Es fabuloso, querida, pero necesitamos de ustedes. REMENDADO Sí, las necesitamos. CARMEN, FRASQUITA, MERCEDES ¿De nosotras? ¿Qué es lo que necesitan? DANCAIRE, REMENDADO ¡Sí, las necesitamos a ustedes! Pues confesamos humildemente y con gran respeto que cuando el triunfo peligra, trampeando o robando, siempre es bueno poder contar con mujeres, pues sin ellas, mis bellas, ¡nada podría salir bien! CARMEN, FRASQUITA, MERCEDES ¿Qué sin nosotras nada puede salir bien? DANCAIRE, REMENDADO ¿No lo creéis así? CARMEN, FRASQUITA, MERCEDES Sí, así lo creemos, es verdad. TODOS Cuando el triunfo peligra, trampeando o robando, siempre es bueno contar con mujeres, pues sin ellas, mis bellas, ¡nada podría salir bien! DANCAIRE Entonces ¿cuándo partimos? MERCEDES Cuando quieras. FRASQUITA Cuando quieras. DANCAIRE Bien...¡de inmediato! CARMEN ¡Ah! Permítanme, (a Mercedes y Frasquita) ¡Si quieren marchar... marchaos! No contéis conmigo, ¡yo no voy! DANCAIRE, REMENDADO Carmen, amor mío, vendrás, no tienes el suficiente coraje para dejarnos solos, en la estacada. CARMEN ¡Yo no voy! FRASQUITA, MERCEDES ¡Ah, querida Carmen, tú vendrás! DANCAIRE Pero al menos, nos dirás la razón, Carmen, FRASQUITA, REMENDADO MERCEDES y DANCAIRE ¡La razón! CARMEN Ciertamente les diré... DANCAIRE, REMENDADO MERCEDES, FRASQUITA ¡Vamos! CARMEN La razón es que en este momento... DANCAIRE, REMENDADO ¿Y bien? FRASQUITA, MERCEDES ¿Y bien? CARMEN ... ¡estoy enamorada! DANCAIRE, REMENDADO (estupefactos) ¿Qué has dicho? FRASQUITA, MERCEDES ¡Dijo que esta enamorada! DANCAIRE, REMENDADO FRASQUITA, MERCEDES ¡Enamorada! CARMEN Sí, ¡enamorada! DANCAIRE ¡Vamos, Carmen, habla en serio! CARMEN ¡Locamente enamorada! DANCAIRE, REMENDADO (irónicos) Por supuesto que nos sorprendes, pero no es la primera vez que confundes, querida, el deber... con el amor. CARMEN (con franqueza) Amigos míos, me complacería ir con vosotros esta noche, pero ahora, si no os importa, antes del deber... vendrá el amor. ¡Esta noche vencerá el amor al deber! DANCAIRE ¿Es tu última palabra? CARMEN ¡Totalmente! REMENDADO ¡Debes ceder! FRASQUITA, MERCEDES DANCAIRE y REMENDADO ¡Debes venir, debes venir! Para nuestro trabajo, eres esencial, y nosotros mismos... CARMEN En cuanto a eso, estoy de acuerdo: TODOS Cuando el triunfo peligra, trampeando o robando, siempre es bueno contar con mujeres, y sin ellas, mis bellas, ¡nada podría salir bien! DANCAIRE ¡Terminemos con esto: tu vendrás,... yo soy el jefe! ¡Oh, enamorada! ¡Vamos Carmen, esa no es una razón! REMENDADO ¡Yo aún enamorado, soy muy útil! DANCAIRE ¡Remendado! REMENDADO ¡Sí, jefe! FRASQUITA Nunca te había visto antes así: ¿a quién esperas?... CARMEN A un pobre diablo, a un soldado que me hizo un favor. MERCEDES ¿El soldado que estuvo en prisión? CARMEN Sí... DANCAIRE Apuesto a que tu soldado no vendrá. CARMEN No apuestes, porque perderás. (se oye a lo lejos la voz de don José) |
Scène Quatrième 15. Chanson DON JOSÉ (la voix très éloigné) Halte-là! Qui va là? Dragon d'Alcalá! Où t'en vas-tu par là, dragon d'Alcalá? Moi, je m'en vais faire, mordre la poussière à mon adversaire. S'il en est ainsi, passez, mon ami. Affaire d'honneur, affaire de coeur, pour nous tout est là, dragons d'Alcalá! (Carmen, le Dancaïre, le Remendado, Mercédès et Frasquita, par les volets entr'ouverts, regardent venir don José. MERCÉDÈS C'est un dragon, ma foi. FRASQUITA Et un beau dragon. DANCAIRE (à Carmen) Tu devrais décider ton dragon à venir avec toi et à se joindre à nous. CARMEN Ah!.. si cela se pouvait!.. Mais il est trop niais. DANCAIRE Pourquoi l'aimes-tu encore? CARMEN Parce qu'il est joli garçon donc et qu'il me plaît. (Remendado, Frasquita Mercédès et Dancaire sortent) Chanson DON JOSÉ (la voix se rapproche peu à peu) Halte-là! Qui va là? Dragon d'Alcala! Où t'en vas-tu par là, dragon d'Alcala? Exact et fidèle, je vais où m'appelle l'amour de me belle! S'il en est ainsi, passez, mon ami. Affaire d'honneur, affaire de coeur, pour nous tout est là, dragons d'Alcalá! (Entre don José.) Scène Cinquième CARMEN Enfin... te voilà... C'est bien heureux. DON JOSÉ Il y a deux heures seulement que je suis sorti de prison. CARMEN Tu m'en veux alors et tu regrettes de t'être fait mettre en prison pour mes beaux yeuxs? DON JOSÉ No... CARMEN Parce que tu m'aimes? DON JOSÉ Parce que je t'adore. CARMEN (mettant ses mains dans les mains de José) Je paie mes dettes... c'est notre loi à nous autre bohémiennes... DON JOSÉ Carmen! CARMEN Ton lieutenant était ici tout à l'heure, avec d'autres officiers, ils nous ont fait danser la Romalis... DON JOSÉ Tu as dansé? CARMEN Oui,.. Est-ce que tu serais jaloux?.. DON JOSÉ Mais certainement, je suis jaloux... CARMEN Eh bien, si tu le veux, je danserai pour toi maintenant, pour toi tout seul. 16. Duo CARMEN (avec une solennité comique) Je vais danser en votre honneur, et vous verrez, seigneur, comment je fais moi-même accompagner ma danse! Mettez-vous là, Don José; je commence! (Elle fait asseoir Don José) La la la... Carmen danse et s accompagne avec ses castagnettes. Don José la dévore des yeux. On entend au loin, des clairons qui sonnent la retraite) DON JOSÉ Attends un peu, Carmen, rien qu'un moment... arrête! CARMEN (étonnée) Et pourquoi, s'il te plaît? DON JOSÉ Il me semble... là-bas... Oui, ce sont nos clairons qui sonnent la retraite. (Les clairons se rapprochent) Ne les entends-tu pas? CARMEN (avec entrain) Bravo! j'avais beau faire;... il est mélancolique de danser sans orchestre... Et vive la musique qui nous tombe du ciel! La, la, la... (Elle reprend sa chanson qui se rythme sur la retraite sonnée au dehors par les clairons. Carmen se remet à danser et Don José se remet à regarder Carmen. La retraite approche... approche... approche... passe sous les fenêtres de l'auberge... puis s'éloigne...) DON JOSÉ Tu ne m'a pas compris. Carmen... c'est la retraite! Il faut que moi, je rentre au quartier pour l'appel! CARMEN (stupéfaite) Au quartier!.. pour l'appel!.. Ah! j'étais vraiment trop bête! Je me mettais en quatre et je faisais des frais, pour amuser monsieur! Je chantais! je dansais! Je crois, Dieu me pardonne, qu'un peu plus, je l'aimais! Ta ra ta ta... c'est le clairon qui sonne! Ta ra ta ta... Il part... il est parti! Va-t'en donc, canari! Tiens! prends ton shako, ton sabre, ta giberne, et va-t'en, mon garçon, ve t'en! Retourne à ta caserne! DON JOSÉ (avec tristesse) C'est mal à toi, Carmen, de te moquer de moi! Je souffre de partir... car jamais, jamais femme, jamais femme avant toi, aussi profondément n'avait troublé mon âme! CARMEN (en exagérant le ton passionné de don José) Il souffre de partir, car jamais, Jamais femme, jamais femme avant moi, aussi avant moi aussi profondément n'avait troublé son âme! Ta ra ta ta... mon Dieu! c'est la retraite! Ta ra ta ta... je vais être en retard. Il perd la tête! il court! Et voilà son amour! DON JOSÉ Ainsi tu ne crois pas à mon amour? CARMEN Mais non! DON JOSÉ Eh bien! tu m'entendras! CARMEN Je ne veux rien entendre! DON JOSÉ Tu m'entendras! CARMEN Tu vas te faire attendre! Non! non! non! non! (De la main gauche, il a saisi brusquement le bras de Carmen; de la main droite, il va chercher sous sa veste d'uniforme la fleur de cassie que Carmen lui a jetée au premier acte. Il montre cette fleur à Carmen) DON JOSÉ La fleur que tu m'avais jetée dans ma prison m'était restée, flétrie et sèche, cette fleur gardait toujours sa douce odeur; et pendant des heures entières, sur mes yeux, fermant mes paupières, de cette odeur je m'enivrais et dans la nuit je te voyais! Je me prenais à te maudire, à te détester, à me dire: pourquoi faut-il que le destin l'ait mise là sur mon chemin! Puis je m'accusais de blasphème, et je ne sentais en moi-même, qu'un seul désir, un seul espoir: te revoir, ô Carmen, oui, te revoir! Car tu n'avais eu qu'à paraître, qu'à jeter un regard sur moi pour t'emparer de tout mon être, ô ma Carmen! Et j'étais une chose à toi! Carmen, je t'aime! CARMEN Non! tu ne m'aimes pas! DON JOSÉ Que dis-tu? CARMEN Non! tu ne m'aimes pas! Non! Car si tu m'aimais, là-bas, là-bas tu me suivrais! DON JOSÉ Carmen! CARMEN Oui! Là-bas, là-bas dans la montagne! là-bas, là-bas tu me suivrais! Sur ton cheval tu me prendrais, et comme un brave à travers la campagne, en croupe, tu m'emporterais! Là-bas, là-bas dans la montagne. DON JOSÉ (troublé) Carmen! CARMEN là-bas, là-bas tu me suivrais! si tu m'aimais! Tu n'y dépendrais de personne; point d'officier à qui tu doives obéir, et point de retraite qui sonne pour dire à l'amoureux qu'il est temps de partir! Le ciel ouvert, la vie errante, pour pays tout l'univers, et pour loi ta volonté! Et surtout la chose enivrante: la liberté! la liberté! DON JOSÉ Mon Dieu! CARMEN Là-bas, là-bas dans la montagne! DON JOSÉ (presque vaincu) Carmen! CARMEN là-bas, là-bas si tu m'aimais. DON JOSÉ Tais-toi! CARMEN là-bas, là-bas tu me suivrais! Sur ton cheval tu me prendrais... DON JOSÉ Ah! Carmen, hélas! tais-toi! tais-toi! mon Dieu! CARMEN Et comme un brave à travers la campagne, oui, tu m'emporterais, si tu m'aimais! DON JOSÉ (s'arrachant brusquement des bras de Carmen) Non! je ne veux plus t'écouter! Quitter mon drapeau... déserter... C'est la honte... c'est l'infamie!... Je n'en veux pas! CARMEN (durement) Eh bien! pars! DON JOSÉ (suppliant]) Carmen, je t'en prie! CARMEN Non! je ne t'aime plus! Va! je te hais! DON JOSÉ Écoute! Carmen! CARMEN Adieu! mais adieu pour jamais! DON JOSÉ (avec douleur) Eh bien! soit! adieu! adieu pour jamais! CARMEN Va-t-en! DON JOSÉ Carmen! adieu! adieu pour jamais! CARMEN Adieu! (Il va en courant vers la porte. Au moment il y arrive, on frappe. Don José s'arrête, silence. On frappe encore.) |
Escena Cuarta 15: Canción DON JOSÉ (desde lejos) ¡Alto! ¿Quién va? ¡Dragón de Alcalá! ¿Adonde vas, dragón de Alcalá? Voy a hacer morder el polvo a mi adversario. Si es así, amigo mío, pase. Asunto de honor, asunto del corazón, es todo lo que cuenta para nosotros, ¡Dragones de Alcalá! (Carmen, Dancaïre, Remendado, Frasquita y Mercedes ven venir a don José) MERCEDES Es un dragón. FRASQUITA ¡Un hermoso dragón! DANCAIRE (a Carmen) Tengo una idea: deberás de conseguir que tu dragón se una a nosotros. CARMEN ¡Ah! Si pudiera... ¡pero es demasiado tonto! DANCAIRE ¿Por qué lo amas entonces? CARMEN Porque es atractivo... ¡y me gusta!. (a una señal de Dancaire, salen todos menos Carmen) Canción DON JOSÉ (acercándose) ¡Alto! ¿Quién va? ¡Dragón de Alcalá! ¿Adonde vas, dragón de Alcalá? Fiel y exacto, voy a donde me llama el amor de mi amada. Si es así, amigo mío, pase. Asunto de honor, asunto del corazón, es todo lo que cuenta para nosotros, ¡Dragones de Alcalá! (don José, entra) Escena Quinta CARMEN ¡Al fin... llegaste...! DON JOSÉ Han pasado solo dos horas desde que salí de la prisión. CARMEN ¿Estás diciendo que has ido a prisión solo por mis bellos ojos...? DON JOSÉ No... CARMEN ¿O es que quizás me amas? DON JOSÉ Porque te adoro. CARMEN (tomando las manos de José) Pagaré mi deuda... Es nuestra ley, para nosotras, las gitanas... DON JOSÉ ¡Carmen! CARMEN Tu teniente estuvo aquí hace una hora, acompañado de otros oficiales... bailamos para ellos... DON JOSÉ ¿Bailaste? CARMEN Si... ¿no estarás celoso?... DON JOSÉ Sí... lo estoy CARMEN Bueno, si quieres, bailaré ahora para ti, para ti solamente... 16: Dúo CARMEN (con solemnidad cómica) Danzaré en vuestro honor, y así verá, señor, ¡como sé acompañarme a mi misma en la danza! Siéntese, don José, ¡voy a comenzar! (haciendo sentar a don José) La, la, la, la... (Comienza a bailar, haciendo sonar las castañuelas. Don José la mira con éxtasis. Se oye el sonar de una corneta lejana que toca retreta) DON JOSÉ Un momento, Carmen, aguarda un momento, oye... CARMEN (asombrada) ¿Y puedo saber por qué? DON JOSÉ Creo que son... ¡Sí! Son las trompetas que llaman a retreta (el sonido se aproxima) ¿No las oyes? CARMEN (con entusiasmo) ¡Bravo! Por bien que yo lo haga, resulta aburrido bailar sin orquesta... ¡Viva la música que viene del cielo! La la la la... (Ella baila y toca las castañuelas. Don José se sienta y sigue mirando a Carmen. Las trompetas se oyen pasar por delante de la taberna y se alejan, haciendo que don José interrumpa su contemplación, obligando a Carmen a detenerse.) DON JOSÉ No comprendes, Carmen... ¡es la retreta! ¡Debo ir al cuartel a pasar lista! CARMEN (estupefacta) ¡Al cuartel!... ¡Para cuando pasen lista! ¡Ah, he sido realmente tonta! Me he esforzado y he gastado mi dinero para entretener al señor: ¡Canté! ¡Bailé! Creí, Dios perdóname, ¡me enamoraría de él! ¡Ta ra ta... la trompeta suena! ¡Ta ra ta... se va,... se ha ido! ¡Vete, pues, canario! ¡Toma! Recoge tu saco, tu sable y tu cartuchera, y vete, mi niño, ¡corre al cuartel! DON JOSÉ (con tristeza) Haces mal, Carmen, en burlarte de mí. ¡Sufro al tener que partir... pues ninguna mujer, jamás una mujer antes de ti, atormentó mi alma tan profundamente! CARMEN ¡Él sufre al partir, porque ninguna mujer, jamás una mujer, jamás, antes de mí, atormento su alma tan profundamente! Ta ra ta ta... ¡Dios mío! ¡Es la retreta! Ta ra ta ta... ¡Llegaré tarde! ¡Pierde la cabeza, corre! ¡Así es su amor! DON JOSÉ ¿Así que no crees que te amo? CARMEN ¡No! DON JOSÉ ¡Entonces: me escucharás! CARMEN ¡No escucharé nada! DON JOSÉ ¡Me escucharás! CARMEN ¡Te están esperando! ¡No, no, no! (José, toma a Carmen con su mano izquierda, y con la derecha saca de adentro de su camisa, la flor que Carmen le arrojo en el primer acto, y se la muestra.) DON JOSÉ La flor que me tiraste en la prisión, aún marchita, conmigo estuvo, esta flor mantenía su dulce perfume. Y por muchas horas, sobre mis ojos, con los párpados cerrados, de ese perfume me embriagué ¡y en la oscuridad tu rostro veía! Y me encontré maldiciéndote, odiándote, y diciendo para mí: ¿Por qué el destino quiso que te cruzaras en mi camino? Luego me acusé de blasfemia y no sentía en mí más que un deseo, una sola esperanza: ¡Verte otra vez, Carmen! ¡Sí, verte otra vez! Solo bastaba que aparecieras, que sólo me miraras y de mi ser entero tomaras posesión. Oh, mi Carmen: ¡soy tuyo! ¡Carmen, te amo! CARMEN ¡No, tú no me amas! DON JOSÉ ¿Qué dices? CARMEN ¡No, tu no me amas! No, pues si me amaras, me seguirás lejos de aquí! DON JOSÉ ¡Carmen! CARMEN ¡Sí! ¡Lejos, lejos en la montaña! ¡Allí, allí me seguirías! Sobre tu caballo me subirías y como un valiente héroe, por la campiña, ¡en la grupa me llevarías! ¡Lejos, lejos en la montaña!... DON JOSÉ (turbado) ¡Carmen! CARMEN Lejos, lejos me seguirías ¡si me amaras, me seguirías! ¡De nadie dependerías, a ningún oficial deberías obedecer y ninguna retreta sonaría para avisar al enamorado que es hora de partir. El cielo abierto, la vida errante, por país, el universo, ¡y por ley... tu voluntad! Y sobre todo el deleite más embriagador de todos: ¡la libertad, la libertad! DON JOSÉ ¡Dios mío, Carmen, cálmate! CARMEN ¡Lejos, lejos en la montaña! DON JOSÉ (a punto de ceder) ¡Ah, Carmen! CARMEN Allí, allí, si me amaras. DON JOSÉ ¡Cállate! CARMEN ¡Allí, allí me seguirías! ¡Sobre tu caballo me subirías! DON JOSÉ ¡Ay, Carmen, piedad! ¡Oh, Dios mío! CARMEN Y como un valiente a través de la campiña, ¡Sí, me llevarías si me amaras! DON JOSÉ (librándose bruscamente del abrazo de Carmen) ¡No! ¡No quiero escucharte más! ¡Dejar mi bandera... desertar! ¡Sería una vergüenza... una infamia! ¡No, no lo haré! CARMEN (con dureza) ¡Entonces, vete! DON JOSÉ (suplicante) ¡Carmen, te lo ruego! CARMEN ¡No, ya no te amo! ¡Vete, te odio! DON JOSÉ ¡Escucha, Carmen! CARMEN ¡Adiós, adiós para siempre! DON JOSÉ (con dolor) Bien, entonces... ¡adiós para siempre! CARMEN ¡Vete! DON JOSÉ ¡Carmen, adiós para siempre! CARMEN ¡Adiós! (Don José corre hacia la puerta. De repente, llaman a la puerta y se detiene. Silencio. Otro golpe) |
Scène Sixième 17. Final ZUNIGA (au dehors) Holà! Carmen! Holà! Holà! DON JOSÉ Qui frappe? qui vient là? CARMEN Tais-toi... tais-toi! ZUNIGA (faisant sauter la porte) J'ouvre moi-méme... et j'entre... (Il voit Don José. À Carmen) Ah! fi! ah! fi! la belle! Le choix n'est pas heureux! C'est se mésallier de prendre le soldat quand on a l'officier. (à don José) Allons, décampe! DON JOSÉ (calme, mais résolu) Non! ZUNIGA Si fait! tu partiras. DON JOSÉ Je ne partirai pas. ZUNIGA (le frappant) Drôle! DON JOSÉ (sautant sur son sabre) Tonnerre!.. Il va pleuvoir des coups! (Le lieutenant dégaine à moitié) CARMEN (se jetant entre eux deux) Au diable le jaloux! (appelant) À moi! à moi! (Le Dancaïre, le Remendado, Mercédès, Frasquita, les Bohémiens paraissent de tous les côtés. Carmen d'un geste montre le lieutenant aux Bohémiens; le Dancaïre et le Remendado se jettent sur lui, le désarment) CARMEN (à Zuniga d'un ton moqueur) Bel officier, bel officier, l'amour vous joue en ce moment un assez vilain tour! Vous arrivez fort mal! et nous sommes forcés, ne voulant être dénoncés, de vous garder au moins... pendant une heure. REMENDADO, DANCAIRE (à Zuniga, le pistolet à la main, gracieusement] Mon cher monsieur! nous allons, s'il vous plaît, quitter cette demeure; Vous viendrez avec nous! CARMEN C'est une promenade! REMENDADO, DANCAIRE Consentez-vous? Répondez, camarade! BOHÉMIENS Répondez, camarade! ZUNIGA Certainement. (avec ironie) D'autant plus que votre argument est un de ceux auxquels on ne résiste guère! (changeant de ton]) Mais gare à vous plus tard! DANCAIRE La guerre, c'est la guerre! En attendant, mon officier, passez devant sans vous faire prier! REMENDADO, BOHÉMIENS Passez devant sans vous faire prier! (L'officier sort emmené par bohémiens) CARMEN (à don José) Es-tu des nôtres maintenant? DON JOSÉ Il le faut bien! CARMEN Ah! le mot n'est pas galant! Mais, qu'importe! Va... tu t'y feras quand tu verras comme c'est beau, la vie errante! Pour pays tout l'univers, et pour loi ta volonté! Et surtout, la chose enivrante: la liberté! la liberté! TOUS (excepté don José) Suis-nous à travers la campagne, viens avec nous dans la montagne, suis-nous et tu t'y feras, tu t'y feras quand tu verras, là-bas, comme c'est beau, la vie errante, pour pays l'univers, et pour loi ta volonté; et surtout, la chose enivrante: La liberté! La liberté! DON JOSÉ (entraîné) Ah! ¡La liberté! TOUS Le ciel ouvert, la vie errante, pour pays tout l'univers, pour loi la volonté! et surtout, la chose enivrante: La liberté! La liberté! La vie errante, le ciel ouvert, pour pays tout l'univers, pour loi la volonté! Et surtout, la chose enivrante: La liberté! La liberté! |
Escena Sexta 17: Final ZÚÑIGA (desee fuera) ¡Hola, Carmen, hola, hola! DON JOSÉ ¿Quién llama? ¿quién es? CARMEN ¡Cálmate... cálmate! ZÚÑIGA (entra, forzando la puerta) ¡Abro yo mismo... y entro! (viendo a Don José, a Carmen) ¡Ah, vaya, vaya, bonita! ¡La elección no es muy acertada! Rebajarte a tener a un soldado, pudiendo tomar a un oficial. (a Don José) ¡Vamos, fuera de aquí! DON JOSÉ (tranquilo pero con resolución) ¡No! ZÚÑIGA ¡Oh, sí: te marcharás! DON JOSÉ No me iré. ZÚÑIGA (golpeando a don José) ¡Bribón! DON JOSÉ (desenvainando su espada) ¡Rayos... ... ahora realmente pelearemos! (Zúñiga saca su espada también) CARMEN (interponiéndose entre ambos) ¡Al diablo con el celoso! (gritando) ¡Ayuda, ayuda! (Dancaïre, Remendado, Mercedes, Frasquita, gitanos y gitanas entran de todos lados. A un gesto de Carmen, Dancaïre y Remendado desarman a Zúñiga) CARMEN (A Zúñiga) Bello oficial, el amor te ha gastado una mala pasada ¡llegaste en mal momento y nos vemos forzados pues no queremos ser descubiertos, a retenerte al menos... durante una hora! REMENDADO, DANCAIRE (a Zúñiga pistola en mano y muy corteses) Querido señor, Debemos, si le parece bien, irnos ahora, ¡y usted vendrá con nosotros! CARMEN ¡Es solo un paseo! REMENDADO, DANCAIRE ¿Estás de acuerdo? Responde, camarada. GITANOS Responde, camarada. ZÚÑIGA Por supuesto, (con ironía) tanto más cuanto que a su argumento es difícil que alguien se resista (cambiando de tono) Pero... ¡tened cuidado después! DANCAIRE ¡La guerra es la guerra! Mientras tanto, oficial, ¡Vaya delante sin hacer alboroto! REMENDADO, GITANOS ¡Vaya delante sin hacer alboroto! (Zúñiga sale escoltado por gitanos) CARMEN (a Don José) ¿Eres uno de nosotros ahora? DON JOSÉ ¡No tengo otra opción! CARMEN ¡Ah, eso no es muy galante! Pero, no importa... ven y disfrutarás cuando veas ¡cómo es de bella, la vida errante! por país, el universo... ¡Y por ley, tu voluntad! Y sobre todo el deleite mas embriagador: ¡la libertad, la libertad! TODOS (excepto don José) Síguenos a través de la campiña, ven con nosotros a la montaña, disfrutarás cuando veas, allá, como es de bella, la vida errante, por país, el universo, por ley, tu voluntad! Y sobre todo, lo más embriagador: ¡La libertad! ¡La libertad! DON JOSÉ (entusiasmado) ¡Ah! ¡La libertad! TODOS El cielo abierto, la vida errante por país todo el universo, ¡por ley , la voluntad! Y sobre todo, lo más embriagador: ¡La libertad! ¡La libertad! La vida errante, el cielo abierto, por país todo el universo, ¡por ley , la voluntad! Y sobre todo, lo más embriagador: ¡La libertad! ¡La libertad! |
ACTE TROISIÈME Scène Première 18. Introduction (Le rideau se lève sur des rochers. Site pittoresque et sauvage. Solitude complète et nuit noire. Un contrebandier paraît au haut des rochers, et sonne de la trompe, puis un autre, puis deux autres, puis vingt autres ça et là, descendant et escaladant des rochers. Des hommes portent de gros ballots sur les épaules.) CHOEUR Écoute, compagnon, écoute! La fortune est là-bas, là-bas! mais prends garde, pendant la route, prends garde de faire un faux pas! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN, DON JOSÉ, REMENDADO, DANCAIRE Notre métier est bon, mais pour le faire il faut avoir une âme forte! Et le péril, le péril est en haut, il est en bas, il est en haut, il est partout, qu'importe! Nous allons devant nous sans souci du torrent! Sans souci de l'orage, sans souci du soldat qui là-bas nous attend, et nous guette au passage! Sans souci nous allons en avant! TOUS Écoute, compagnon, écoute! La fortune est là-bas, là-bas! Mais prends garde, pendant la route, prends garde de faire un faux pas! DANCAIRE Halte! nous allons nous arrêter ici... ceux qui on sommeil pourront dormir pendant une heure... Scène Seconde (quelques bohémiens allument un feu près duquel Mercédès et Frasquita viennent s'asseoir, les autres se couchent) DON JOSÉ Voyons, Carmen... faisons la paix. CARMEN Non. DON JOSÉ Tu ne m'aimes plus alors? CARMEN Ce qui est sûr c'est que je t'aime beaucoup moins qu'autrefois... Ce que je veux, c'est être libre et faire ce qui me plaît. DON JOSÉ Tu es le diable, Carmen? CARMEN Oui,... à quoi penses-tu?.. DON JOSÉ A une bonne vielle femme qui croit que je suis encore un honnête homme. CARMEN Ta mère... tu ne ferais pas mal d'aller la retrouver... DON JOSÉ Carmen... Si tu me parles encore de nous séparer... CARMEN Tu me tuerais, peut-être?.. DON JOSÉ Tu es le diable, Carmen!... CARMEN Mais oui, je te l'ai déjà dit... (Elle tourne le dos à José et va s'asseoir près de Mercédès et de Frasquita. Après un instant d'indécision, José s'éloigne à son tour et va s'étendre sur les rochers. Pendant les dernières répliques de la scène, Mercédès et Frasquita ont étalé des cartes devant elles) 19. Trio FRASQUITA, MERCÉDÈS Mêlons! Coupons! Bien! c'est cela! Trois cartes ici, quatre là! Et maintenant, parlez, mes belles, de l'avenir, donnez-nous des nouvelles. Dites-nous qui nous trahira! Dites-nous qui nous aimera! Parlez, parlez! MERCÉDÈS Moi, je vois un jeune amoureux qui m'aime on ne peut davantage; FRASQUITA Le mien est très riche et très vieux; mais il parle de mariage! MERCÉDÈS (fièrement) Je me campe sur son cheval et dans la montagne il m'entraîne! FRASQUITA Dans un château presque royal, le mien m'installe en souveraine! MERCÉDÈS De l'amour à n'en plus finir, tous les jours, nouvelles folies! FRASQUITA (avec joie) De l'or tant que j'en puis tenir, des diamants, des pierreries! MERCÉDÈS Le mien devient un chef fameux, cent hommes marchent à sa suite! FRASQUITA Le mien... le mien... en croirai-je mes yeux?.. oui... Il meurt! (avec ivresse) Ah! je suis veuve et j'hérite! FRASQUITA, MERCÉDÈS Ah! Parlez encor, parlez, mes belles, de l'avenir, donnez-nous des nouvelles. Dites-nous qui nous trahira! Dites-nous qui nous aimera! Parlez encor! parlez encor! (Elles recommencent à consulter les cartes) FRASQUITA Fortune! MERCÉDÈS Amour! CARMEN Donnez, que j'essaie à mon tour. (Elle se met à tourner les cartes) Carreau! Pique! La mort!... J'ai bien lu!.. moi d'abord... Ensuite lui... Pour tous les deux la mort! En vain, pour éviter les réponses amères, en vain tu mêleras! Cela ne sert à rien, les cartes sont sincères et ne mentiront pas! Dans le livre d'en haut si ta page est heureuse, mêle et coupe sans peur, la carte sous tes doigts se tournera joyeuse, t'annonçant le bonheur. Mais si tu dois mourir, si le mot redoutable est écrit par le sort, recommence vingt fois, la carte impitoyable répétera: la mort! (tournant les cartes) encor!.. encor!.. toujours la mort! FRASQUITA, MERCÉDÈS Parlez encor, parlez, mes belles, de l'avenir, donnez-nous des nouvelles. Dites-nous qui nous trahira! Dites-nous qui nous aimera! Parlez encor! parlez encor! CARMEN Encor! Encor! Le désespoir! La mort! la mort! encor... la mort! FRASQUITA Fortune! MERCÉDÈS Amour! CARMEN Toujours la mort! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Encor! encor! (Rentrent le Dancaïre et le Remendado) Scène Troisième CARMEN Eh bien?.. DANCAIRE Eh bien, nous avons aperçu trois douaniers qui guardaient la brèche et qui la gardaient bien MERCÉDÈS Savez-vous les noms à ces douaniers?.. REMENDADO Eusebio, Perez et Bartolomé... FRASQUITA Eusebio... MERCÉDÈS Perez... CARMEN Et Bartolomé... (en riant) Nous vous en répondons de vos trois douaniers... DON JOSÉ (furieux) Carmen! DANCAIRE (S'adressant à José) Tu vas nous laisser tranquilles avec ta jalousie... Dans le cas où tu apercevrais quelqu'un, je t'autorise à passer ta colère sur l'indiscret En route, les enfants... |
ACTO TERCERO Escena Primera 18: Introducción (Gran roquedal, sitio pintoresco y salvaje. Completa soledad. Es de noche cerrada. En la cima del risco un contrabandista aparece y haciendo una señal, avanza. Acto seguido, numerosos contrabandistas bajan de la cima con enormes cargas sobre sus hombros.) CONTRABANDISTAS ¡Escucha, compañero, escucha! ¡La fortuna esta allí! Pero, ten cuidado con el camino un paso en falso no vayas a dar. FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN, DON JOSÉ, DANCAIRE, REMENDADO ¡Nuestra profesión es buena, pero para practicarla hay que tener un alma fuerte! Y el peligro, esta allí y acá, rodeándote ¡qué importa! ¡Marchamos adelante, indiferentes a la corriente indiferentes a la tormenta, indiferentes al soldado que allí nos espera y nos bloquea el paso! Aún así, indiferentes: vamos! TODOS ¡Escucha, compañero, escucha! ¡La fortuna esta allí! Pero, ten cuidado con el camino ¡un paso en falso no vayas a dar! DANCAIRE Reposemos una hora. Iremos a ver si el camino esta libre y si el contrabando puede pasar. Escena Segunda (Algunos gitanos encienden una hoguera donde Mercedes y Frasquita se sientan; los demás se acuestan) DON JOSÉ Carmen, hagamos las paces. CARMEN No. DON JOSÉ ¿Entonces, ya no me amas? CARMEN Una cosa es cierta: y es que te amo menos que antes, ¡quiero ser libre y hacer lo que me plazca! DON JOSÉ ¡Eres el diablo, Carmen! CARMEN Sí... ¿en qué piensas?... DON JOSÉ Pienso en mi madre, que todavía sigue creyendo que soy un hombre honesto. CARMEN ¿Tu madre?... Ve a verla... DON JOSÉ Carmen, si vuelves a hablarme de separarnos... CARMEN ¿Me mataras, quizás? DON JOSÉ ¡Eres el diablo, Carmen! CARMEN Si...ya te lo he dicho antes. (Carmen da la espalda a don José y se sienta en una fogata, mientras mira a Mercedes y Frasquita que, sentadas en el suelo, se agachan y sacan un mazo de cartas, lo ponen a la luz. Don José se aleja entre el roquedal) 19: Trío FRASQUITA, MERCEDES ¡Mezcla! ¡Corta! ¡Bien, ya está! ¡Tres cartas acá, cuatro allá! Y ahora, hablad, preciosas, del porvenir, dadnos noticias. ¡Decidnos quién nos traicionará! ¡Quién nos amará! ¡Hablad, hablad! MERCEDES Veo a un joven que me ama más que nadie; FRASQUITA Mi amante es rico y viejo ¡pero habla de matrimonio! MERCEDES (con orgullo) Me siento en su caballo y me lleva rumbo a las montañas. FRASQUITA En un castillo regio me instala como ama y señora. MERCEDES El amor no tiene fin, todos los días, nueva excitación. FRASQUITA (con alegría) ¡Tanto oro como yo quiera, diamantes y joyas! MERCEDES Él mío se vuelve un jefe famoso y cien hombres marchan tras él. FRASQUITA Y el mío... ¿puedo creer lo que veo?...Sí... ¡se muere! (con alegría) ¡Quedo viuda y heredo su fortuna! MERCEDES, FRASQUITA ¡Ah! Hablad otra vez, hablad, preciosas, del porvenir, dadnos buenas nuevas. ¡Dinos quien nos traicionará! ¡Dinos quien nos amará! ¡Hablad otra vez, hablad otra vez! (Comienzan a consultar las cartas nuevamente) FRASQUITA ¡Fortuna! MERCEDES ¡Amor! CARMEN Veamos, que me dicen a mí... (baraja las cartas) ¡Diamantes, espadas... muerte! ¡Lo veo claro... primero, yo misma, después él... para ambos, la muerte! ¡En vano, para evitar las amargas respuestas, en vano, barajarás! ¡No servirá de nada, las cartas son sinceras y no dicen mentiras! Si en el libro del destino, tu página es venturosa, baraja y corta sin miedo, bajo tus dedos las cartas se volverán alegres, anunciando la buena fortuna. Más si debes morir, si palabras terribles están escritas por el destino, baraja veinte veces, las cartas despiadadas repetirán: ¡Muerte! (volviendo a barajar) ¡Otra vez... otra vez! ¡Siempre muerte! FRASQUITA, MERCEDES ¡Ah! Hablad otra vez, preciosas, del porvenir, dadnos buenas nuevas. ¡Decidnos quién nos traicionará! ¡Quién nos amará! ¡Hablad otra vez, otra vez! CARMEN ¡Otra vez! ¡Otra vez! ¡La desesperación! ¡Muerte, muerte! ¡Otra vez... muerte! FRASQUITA ¡Fortuna! MERCEDES ¡Amor! CARMEN ¡Siempre muerte! FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN ¡Otra vez! ¡Otra vez! (vuelven Dancaire y Remendado) Escena Tercera CARMEN ¿Y bien?... DANCAIRE Y bien, hemos visto tres aduaneros vigilando el paso: ¡y vigilándolo muy bien! MERCEDES ¿Saben sus nombres? REMENDADO Son: Eusebio, Pérez y Bartolomé. FRASQUITA ¡Eusebio!... MERCEDES ¡Pérez!... CARMEN ¡Bartolomé!... (riendo) Nosotros responderemos por los tres aduaneros. DON JOSÉ (furioso) ¡Carmen! DANCAIRE (a José) ¡Ya tenemos suficiente con tus celos! En el caso de que venga alguien, te autorizo a disparar sobre el indiscreto. ¡Vamos, en ruta! |
20. Morceau d'Ensemble FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN, BOHÉMIENNES Quant au douanier, c'est notre affaire! Tout comme un autre, il aime à plaire, il aime à faire le galant; ah! Laissez-nous passer en avant! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN, REMENDADO, DANCAIRE, CHOEUR Il aime à plaire! FRASQUITA Le douanier sera clément! TOUS Il est galant! CARMEN Le douanier sera charmant! TOUS Il aime à plaire! MERCÉDÈS Le douanier sera galant! FRASQUITA Oui, le douanier sera même entreprenant! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Oui, le douanier, c'est notre affaire! Tout comme un autre, il aime à plaire, il aime à faire le galant, laissez-nous passer en avant! REMENDADO, DANCAIRE, CHOEUR Quant au douanier, c'est leur affaire! Tout comme un autre, il aime à plaire! Il aime à faire le galant! Laissez-vous passer en avant! FRASQUITA, MERCÉDÈS, CARMEN Il ne s'agit pas de bataille; non, il s'agit tout simplement de se laisser prendre la taille et d'écouter un compliment. S'il faut aller jusqu'au sourire, que voulez-vous! on sourira! BOHÉMIENNES Et d'avance, je puis le dire, la contrebande passera! En avant! marchons! Allons! en avant! TOUS Quant au douanier, c'est leur/notre affaire! Tout comme un autre, il aime à plaire! Il aime à faire le galant! Laissez-vous passer en avant! (Tout le monde sort. On voit un homme passer sa tête au-dessus du rocher. C'est un guide.) Scène Quatrième (Le Guide s'avance avec précaution, puis fait un signe à Micaëla) GUIDE Nous y sommes. MICAËLA C'est ici. GUIDE Oui, vilain endroit, n'est-ce pas... MICAËLA Je ne suis pas facile à effrayer. GUIDE Bien vrai?.. MICAËLA Bien vrai... GUIDE Que tous les saints du paradis vous soient en aide... (Il sort) Scène Cinquième 21. Air MICAËLA Je dis que rien ne m'épouvante, je dis, hélas! que je réponds de moi; mais j'ai beau faire la vaillante, au fond du coeur, je meurs d'effroi! Seule en ce lieu sauvage, toute seule j'ai peur, mais j'ai tort d'avoir peur; vous me donnerez du courage, vous me protégerez, Seigneur! Je vais voir de près cette femme dont les artifices maudits ont fini par faire un infâme de celui que j'aimais jadis! Elle est dangereuse... elle est belle!... Mais je ne veux pas avoir peur! Je parlerai haut devant elle... ah! Seigneur, vous me protégerez! Je dis que rien ne m'épouvante, je dis, hélas! que je réponds de moi; mais j'ai beau faire la vaillante, au fond du coeur je meurs d'effroi! Seule en ce lieu sauvage, toute seule j'ai peur, mais j'ai tort d'avoir peur; vous me donnerez du courage, vous me protégerez, Seigneur! Protégez moi! O Seigneur! (elle disparaît derrière les rochers. Entre Escamillo) Scène Sixième DON JOSÉ (son couteau à la main) Qui êtes-vous? répondez. ESCAMILLO (très calm) Eh là... doucement! 22. Duo ESCAMILLO Je suis Escamillo, torero de Grenade. DON JOSÉ Escamillo! ESCAMILLO C'est moi! DON JOSÉ Je connais votre nom. Soyez le bienvenu; mais vraiment, camarade, vous pouviez y rester. ESCAMILLO Je ne vous dis pas non. Mais je suis amoureux, mon cher, à la folie! Et celui-là serait un pauvre compagnon qui pour voir ses amours ne risquerait sa vie! DON JOSÉ Celle que vous aimez est ici? ESCAMILLO Justement. C'est une zingara, mon cher... DON JOSÉ Elle s'appelle? ESCAMILLO Carmen. DON JOSÉ Carmen! ESCAMILLO Carmen. oui, mon cher. Elle avait pour amant, elle avait pour amant, un soldat qui jadis a déserté pour elle; DON JOSÉ (à part) Carmen! ESCAMILLO Ils s'adoraient! Mais c'est fini, je crois, les amours de Carmen ne durent pas six mois. DON JOSÉ Vous l'aimez cependant! ESCAMILLO Je l'aime, oui, mon cher, je l'aime, je l'aime à la folie! DON JOSÉ Mais pour nous enlever nos filles de Bohême savez-vous bien qu'il faut payer?... ESCAMILLO (gaiment) Soit! on paiera, soit! on paiera. DON JOSÉ (menaçant) Et que le prix se paie à coups de navaja! ESCAMILLO (surpris) À coups de navaja! DON JOSÉ Comprenez-vous? ESCAMILLO Le discours est très net. (avec une légère teinte d'ironie) Ce déserteur, ce beau soldat qu'elle aime, ou du moins qu'elle aimait, c'est donc vous? DON JOSÉ Oui, c'est moi-même! ESCAMILLO J'en suis ravi, mon cher! et le tour est complet! DON JOSÉ Enfin ma colère trouve à qui parler, le sang, je l'espère, va bientôt couler! Mettez-vous en garde et veillez sur vous! Tant pis pour qui tarde à parer les coups! ESCAMILLO Quelle maladresse, j'en rirais, vraiment! Chercher la maîtresse et trouver, trouver l'amant! Mettez-vous en garde et veillez sur vous! Mettez-vous en garde, veillez sur vous! (Ils se mettent en garde à une certaine distance) ESCAMILLO Je la connais, ta garde navarraise, et je te préviens en ami qu'elle ne vaut rien. (Sans répondre don José marche sur Escmillo) À ton aise! Je t'aurai du moins averti. (Combat. Le toréro très calme cherche seulement à se défendre) DON JOSÉ Tu m'épargnes, maudit! ESCAMILLO À ce jeu de couteau je sui trop fort pour toi! DON JOSÉ Voyons cela! (Rapide et très-vif engagement corps à corps. José se trouve à la merci du torero qui ne le frappe pas.) ESCAMILLO Tout beau! Ta vie est à moi, mais en somme, j'ai pour métier de frapper le taureau, non de trouer le coeur de l'homme! DON JOSÉ Frappe ou bien meurs! Ceci n'est pas un jeu! ESCAMILLO Soit! Mais au moins, respire un peu! DON JOSÉ, ESCAMILLO En garde! Mettez-vous en garde et veillez sur vous! Tant pis pour qui tarde à parer les coups! (reprise du combat. Le torero glisse et tombe sur le gazon. Don José va le frapper. Entrent Carmen et le Dancaïre se précipitent) |
20: Coro FRASQUITA, MERCEDES CARMEN, GITANAS ¡En cuanto al aduanero, ese es nuestro trabajo! Como cualquiera, le gusta agradar, le gusta parecer galante: ¡Déjenos pasar! FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN DANCAIRE, REMENDADO, CORO ¡Él será agradable! FRASQUITA ¡El aduanero será amable! TODOS ¡Serán galantes! CARMEN ¡Los aduaneros serán encantadores! TODOS ¡Él será agradable! MERCEDES ¡Los aduaneros serán galantes! FRASQUITA ¡Sí, los aduaneros serán muy atentos! FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN ¡En cuanto al aduanero, ese es nuestro trabajo! Como cualquiera, le gusta agradar, le gusta parecer galante: ¡Déjenos pasar! DANCAIRE, REMENDADO, CORO ¡En cuanto a los aduaneros, ese es su trabajo! Como a cualquiera, le gusta agradar, le gusta ser galante: ¡Déjenlas pasar primero! FRASQUITA, MERCEDES, CARMEN No se trata de una batalla, no, es sólo dejar que ponga el brazo alrededor de tu cintura y de escuchar un cumplido. Y si hay que llegar hasta una sonrisa, ¡Entonces, sonreiremos! GITANAS ¡Podéis estar seguros de que el contrabando pasará! ¡Adelante, marchemos! ¡Vamos adelante! TODOS ¡En cuanto a los aduaneros, ese es su/nuestro trabajo! Como a cualquiera, le gusta agradar, le gusta ser galante: ¡Déjenlas pasar primero! (Todos salen de escena. Se ve un hombre salir de detrás de la roca, es un guía) Escena Cuarta (el guía camina con precaución seguido por Micaela) GUÍA ¡Ah, al fin llegamos! MICAELA ¿Aquí es? GUÍA Si... no es un lugar muy alegre. MICAELA Yo no le temo. GUÍA Realmente, ¿te quedarás? MICAELA Si, me quedaré. GUÍA Entonces, ¡que todos los santos del Paraíso te protejan! (Se va) Escena Quinta 21: Aria MICAELA Dije que de nada me asustaría dije, ¡hay!, que respondería de mí: No importa cuán valiente pretenda ser ¡en el fondo del corazón, de miedo me muero! Sola en este salvaje lugar Tengo miedo... pero me equivoco al temer. ¡Tú me das coraje, Tú me proteges, Señor! Iré y veré a esa mujer que con malditos artificios lo volvió infame y acabó con el hombre al que una vez amé ¡Es peligrosa... es bellísima! ¡Pero no temeré! ¡Hablaré alto frente a ella... ah! ¡Señor, tu me protegerás, Señor! Dije que de nada me asustaría dije, ¡hay!, que respondería de mí: No importa cuán valiente pretenda ser ¡en el fondo del corazón, de miedo me muero! Sola en este salvaje lugar Tengo miedo... pero me equivoco al temer, ¡Tú me das coraje, Tú me proteges, Señor! (desaparece tras de los peñascos. Entra Escamillo) Escena Sexta DON JOSE (con el cuchillo en la mano, grita) ¡Alto! ¿Quién va? ¡Responda! ESCAMILLO (con calma) ¡Hey, ahí... tranquilo, amigo! 22: Dúo ESCAMILLO ¡Soy Escamillo, torero de Granada! DON JOSÉ ¡Escamillo! ESCAMILLO ¡Soy yo! DON JOSÉ Conozco tu nombre. Sé bienvenido: pero más te hubiera valido, camarada, quedarte donde estabas. ESCAMILLO No te diré que no. Más estoy, amigo mío, locamente enamorado y... ¡Mal enamorado es quien, por ver a su amada, no pone en riesgo su vida! DON JOSÉ Esa a quién amas, ¿se encuentra aquí? ESCAMILLO Justamente. Es una gitana, amigo mío... DON JOSÉ ¿Y su nombre...? ESCAMILLO Carmen. DON JOSÉ ¡Carmen! ESCAMILLO Carmen. Sí, amigo mío... ella tenía por amante a un soldado que desertó por ella. DON JOSÉ (aparte) ¡Carmen! ESCAMILLO ¡Se adoraban! Pero se acabó, eso creo. Los amores de Carmen no duran más de seis meses. DON JOSÉ ¿Y sin embargo la amas?... ESCAMILLO La amo, sí, amigo mío, la amo, ¡la amo locamente! DON JOSÉ Pero para llevarse a una de nuestras mujeres gitanas ¿Sabes que hay que pagar?... ESCAMILLO (alegre) ¡Muy bien, pagaré! DON JOSÉ (amenazante) ¡Y que se paga a navajazos! ESCAMILLO (sorprendido) ¡A navajazos! DON JOSÉ ¿Entiendes? ESCAMILLO Está muy claro. (con ironía) Ese desertor, el apuesto soldado que ella ama... o que al menos ella amó, ¿eres tú? DON JOSÉ Sí, ¡soy yo mismo! ESCAMILLO ¡Encantado, amigo mío! ¡El círculo se cierra! DON JOSÉ Al fin mi cólera tiene a quién hablarle, ¡la sangre, eso espero, correrá pronto! ¡Ponte en guardia y cuidado! ¡Estás perdido si rápido no te defiendes! ESCAMILLO ¡Que torpeza, realmente debería reír! ¡Buscando a la dama, me encontré a su amante! ¡Ponte en guardia y cuidado! ¡Estás perdido si rápido no te defiendes! (Se ponen en guardia a una cierta distancia uno del otro.) ESCAMILLO Conozco como pelean en Navarra, y te advierto, como amigo, que no es muy alentador. (Sin contestar, Don José va hacia Escamillo) ¡Cómo quieras! ¡Al menos te lo advertí! (Comienza el combate. El torero, con calma, pelea solo defensivamente) DON JOSÉ ¡Estás siendo noble, maldito! ESCAMILLO ¡En juegos de cuchillos soy mucho más fuerte que tú! DON JOSÉ ¡Veámoslo! (Combate cuerpo a cuerpo. Don José se encuentra a merced del torero, pero este no quiere herirlo.) ESCAMILLO ¡Magnífico! Tu vida esta en mis manos, pero francamente, mi trabajo es el de matar toros, ¡no el de agujerear el corazón de un hombre! DON JOSÉ ¡Mátame o muere! ¡Esto no es un juego! ESCAMILLO ¡Muy bien! Pero al menos, respira un poco. DON JOSÉ, ESCAMILLO ¡En guardia! ¡Ponte en guardia y cuidado! ¡Estás perdido si rápido no te defiendes! (Se reanuda el combate. El torero resbala y cae al suelo. Don José va a matarle, cuando Carmen y Dancaire entran precipitadamente.) |
23. Final CARMEN (arrêtant le bras de don José) Holà! holà! José! (entre Remendado suivi de Frasquita, Mercédès et des contrebandiers) ESCAMILLO (se relèvant, à Carmen) Vrai! j'ai l'âme ravie que ce soit vous, Carmen, qui me sauviez la vie! CARMEN Escamillo! ESCAMILLO (à don José) Quant à toi, beau soldat: nous sommes manche à manche et nous jouerons la belle, le jour où tu voudras reprendre le combat. DANCAIRE (s'interposant) C'est bon, c'est bon! plus de querelle! Nous, nous allons partir. (Au toréro) Et toi... et toi l'ami, bonsoir! ESCAMILLO Souffrez au moins qu'avant de vous dire au revoir je vous invite tous aux courses de Séville. Je compte pour ma part y briller de mon mieux... (regardant Carmen) Et qui m'aime y viendra! (À Don José qui fait un geste de menace) L'ami, tiens-toi tranquille! J'ai tout dit... oui, j'ai tout dit... et je n'ai plus ici qu'à faire mes adieux!... (Le torero sort très-lentement. Don José veut s'élancer sur lui, Le Dancaïre et le Remendado le retiennent) DON JOSÉ (à Carmen, menaçant, mais contenu) Prends garde à toi... Carmen, je suis las de souffrir! (Carmen lui répond par un léger mouvement d'épaules et s'éloigne de lui) DANCAIRE En route, en route, il faut partir! CHOEUR En route, en route, il faut partir! REMENDADO Halte! quelqu'un est là qui cherche à se cacher. (Il amène Micaëla) CARMEN Une femme! DANCAIRE Pardieu! la surprise est heureuse! DON JOSÉ (reconnaissant Micaëla) Micaëla! MICAËLA Don José! DON JOSÉ Malheureuse! Que viens-tu faire ici? MICAËLA Moi! je viens te chercher! Là-bas est la chaumière où sans cesse priant, une mère, ta mère, pleure, hélas! sur son enfant! Elle pleure et t'appelle, elle pleure et te tend les bras! Tu prendras pitié d'elle, José, ah! José, tu me suivras! CARMEN (à Don José, martelé) Va-t'en, va-t'en, tu feras bien, notre métier ne te vaut rien! DON JOSÉ (à Carmen) Tu me dis de la suivre! CARMEN Oui, tu devrais partir! DON JOSÉ Tu me dis de la suivre... pour que toi tu puisses courir après ton nouvel amant! Non! non vraiment! (résolument]) Dût-il m'en coûter la vie, non, Carmen, je ne partirai pas! Et la chaîne qui nous lie nous liera jusqu'au trépas!... MICAËLA Écoute-moi, je t'en prie, ta mère te tend les bras! Cette chaîne qui te lie, José, tu la briseras! FRASQUITA, MERCÉDÈS, REMENDADO DANCAIRE, CHOEUR Il t'en coûtera la vie, José, si tu ne pars pas, et la chaîne qui vous lie se rompra par ton trépas! DON JOSÉ (à Micaëla) Laisse-moi! MICAËLA Hélas! José! DON JOSÉ Car je suis condamné! FRASQUITA, MERCÉDÈS, REMENDADO, DANCAIRE, CHOEUR José! prends garde! DON JOSÉ (à Carmen avec emportement) Ah! Je te tiens, fille damnée! Je te tiens, et je te forcerai bien a subir la destinée qui rive ton sort au mien! Dût-il m'en coûter la vie, non, non, non, je ne partirai pas! FRASQUITA, MERCÉDÈS REMENDADO, DANCAIRE, CHOEUR Ah! prends garde, prends garde, Don José! MICAËLA (avec autorité) Une parole encore; (tristement) ce sera la dernière! Ta mère, hélas! ta mère se meurt... et ta mère ne voudrait pas mourir sans t'avoir pardonné! DON JOSÉ Ma mère! elle se meurt! MICAËLA Oui, Don José! DON JOSÉ Partons! ah! partons! (À Carmen) Sois contente... je pars... mais... nous nous reverrons! (On entend le torero) ESCAMILLO (au loin) Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador, l'amour, l'amour t'attend! Toréador, l'amour t'attend, DON JOSÉ Micaëla, partons! (Les Bohémiens ont pris leurs ballots et se mettent en marche) |
23: Final CARMEN (deteniendo el brazo de don José) ¡Alto, alto, José! (Entran Frasquita, Mercedes, Remendado y los contrabandistas.) ESCAMILLO (a Carmen incorporándose) ¡Estoy contento de que seas que seas tú, Carmen, quien me salve la vida! CARMEN ¡Escamillo! ESCAMILLO (a Don José) En cuanto a ti, soldado, estamos empatados, y nos jugaremos la amada cuando tú decidas continuar la lucha. DANCAIRE (interponiéndose) ¡Ya esta bien! ¡No mas peleas! Debemos irnos. (a Escamillo) ¡Y tú... amigo mío, adiós! ESCAMILLO Antes de dejarlos, déjenme al menos invitarlos a todos a los toros de Sevilla. Espero lucirme Todo lo que pueda... (mirando a Carmen) ¡y quien me ame, vendrá! (a don José que hace un gesto de amenaza) ¡Amigo, quédate tranquilo! ¡Ya he dicho todo lo que tenía que decir aquí, solo me queda decir: ¡adiós!... (Escamillo se retira lentamente. Don José quiere abalanzarse sobre él, Dancaïre y Remendado lo detienen.) DON JOSÉ (a Carmen, amenazador pero conteniéndose) ¡Te lo advierto... Carmen, estoy cansado de sufrir! (Carmen le responde con ligero movimiento de hombros y se aleja) DANCAIRE ¡En marcha... debemos irnos! CONTRABANDISTAS ¡En marcha, debemos irnos! REMENDADO ¡Alto! Allí hay alguien que está tratando de esconderse! (Remendado trae a Micaela.) CARMEN ¡Una mujer! DANCAIRE ¡Por Dios, que agradable sorpresa! DON JOSÉ (reconociendo a Micaela) ¡Micaela! MICAELA ¡Don José! DON JOSÉ ¡Infortunada muchacha! ¿Qué vienes a hacer aquí? MICAELA ¿Yo? Vine a buscarte, allí abajo esta la cabaña donde constantemente reza una madre,... tu madre que llora, ¡hay!, por su hijo que llora y lo llama, que llora y le tiende sus brazos. Ten piedad de ella, José, ¡ah, debes volver conmigo! CARMEN (a don José) ¡Vete, vete! Será lo mejor, ¡nuestro trabajo no te sienta bien! DON JOSÉ (a Carmen) ¡Dices que me vaya...! CARMEN ¡Sí, debes irte! DON JOSÉ ¡Dices que me vaya... para que puedas correr tras tu nuevo amante! ¡No! ¡No, nunca! (decididamente) ¡Aunque me cuesta la vida, no, Carmen, no me iré! ¡La cadena que nos une nos mantendrá unidos hasta la muerte! MICAELA Escúchame, te lo ruego, ¡tu madre te tiende sus brazos! Esa cadena que os une, José, ¡debes romperla! FRASQUITA, MERCEDES, DANCAIRE, REMENDADO, CONTRABANDISTAS Te costará la vida, José, si no te marchas, y la cadena que os une ¡se romperá con tu muerte! DON JOSÉ (a Micaela) ¡Déjame! MICAELA ¡Ay, José! DON JOSÉ ¡Estoy condenado! FRASQUITA, MERCEDES, DANCAIRE, REMENDADO, CONTRABANDISTAS ¡José, ten cuidado! DON JOSÉ (a Carmen, arrebatado) ¡Ah! ¡Te tengo, endiablada mujer! ¡Y te forzaré a someterte al destino que te une al mío! ¡Aunque me cuesta la vida, no, yo no me iré! FRASQUITA, MERCEDES DANCAIRE, REMENDADO, CORO ¡Ah, ten cuidado, don José! MICAELA (con autoridad) ¡Una palabra más: (tristemente) ésta será la última! ¡Ay, tu madre... tu madre se muere... no desea morir sin perdonar a su hijo! DON JOSÉ ¡Mi madre! ¡Se muere! MICAELA ¡Sí, don José! DON JOSÉ ¡Partamos! (a Carmen) ¡Quédate contenta... me iré... mas... nos volveremos a ver! (voz de Escamillo a distancia) ESCAMILLO (a lo lejos) ¡Toreador, en guardia! ¡Toreador, toreador! Y recuerda, sí, Y recuerda que al torear, unos dos ojos negros te miran, ¡y que el amor te espera, toreador! ¡El amor, te espera el amor! DON JOSÉ ¡Micaela, vámonos! (Los gitanos recogen los cargamentos deprisa y reanudan su marcha.) |
Deuxième Tableau (Une place à Séville. L'entrée du cirque est fermée par un long velum. C'est le jour d'un combat de taureaux. Grand mouvement sur la place) Scène Première 24. Choeur MARCHANDS À deux cuartos! À deux cuartos! Des éventails pour s'éventer! Des oranges pour grignotter! Le programme avec les détails! Du vin! De l'eau! Des cigarettes! Séñoras et Caballeros! (Pendant le choeur, paraissent Zuniga et Andrès avec Mercédès et Frasquita) ZUNIGA (aux marchandes) Des oranges... vite. PLUSIEURS MARCHANDES En voici... Prenez, prenez, mesdemoiselles. UNE MARCHANDE (à l'officier qui paie) Merci, mon officier, merci! MARCHANDES (à Zuniga) Celles-ci, séñor, sont plus belles! MARCHANDES Des éventails pour s'éventer! Des oranges pour grignoter! Le programme avec les détails! Du vin! De l'eau! Des cigarettes! ANDRÈS Holà! des éventails! UN BOHÉMIEN Voulez-vous aussi des lorgnettes? MARCHANDES À deux cuartos! Voyez! Séñoras et Caballeros! Voyez! voyez! ZUNIGA Qu'avez-vous donc fait de la Carmencita? Je ne la vois pas. FRASQUITA Nous la verrons tout à l'heure... Escamillo est ici, la Carmencita ne doit pas être loin. ANDRÈS Ah! c'est Escamillo, maintenant?.. MERCÉDÈS Elle en est folle... FRASQUITA Et son ancien amoureux José, sait-on ce qu'il est devenu? ZUNIGA Il a reparu dans le village où sa mère habitait... l'ordre avait même été donné de l'arrêter, mais quand les soldats sont arrivés, José n'était plus là... MERCÉDÈS En sorte qu'il est libre? ZUNIGA Oui, pour le moment. FRASQUITA Hum! je ne serais pas tranquille à la place de Carmen, je ne serais pas tranquille du tout. 25. Choeur et Scène ENFANTS (au dehors) Les voici, les voici, voici la quadrille! (Entrée des enfants) ENFANTS, CHOEUR Les voici! voici la quadrille, la quadrille des toreros. Sur les lances, le soleil brille! En l'air toques et sombreros! Les voici, voici la quadrille, la quadrille des toreros! (Défilé de la quadrille. Entrée des alguazils) Voici, débouchant sur la place, voici d'abord, marchant au pas, l'alguazil à vilaine face. À bas! à bas! à bas! à bas! (Entrée des chulos) Et puis saluons au passage, saluons les hardis chulos! Bravo! viva! gloire au courage! Voici les hardis chulos! (entrée des banderillos Voyez les banderilleros, voyez quel air de crânerie! Voyez quels regards, et de quel éclat étincelle la broderie de leur costume de combat! Voici les Banderilleros! (Entrée des picadors) Une autre quadrille s'avance! Voyez les picadors! Comme ils sont beaux! Comme ils vont du fer de leur lance harceler le flanc des taureaux! L'Espada! Escamillo! (Paraît enfin Escamillo ayant près de lui Carmen radieuse et dans un costume éclatant) C'est l'Espada, la fine lame, celui qui vient terminer tout, qui paraît à la fin du drame et qui frappe le dernier coup! Vive Escamillo! Ah! Bravo! Les voici, voici la quadrille, la quadrille des toreros! Sur les lances, le soleil brille! en l'air toques et sombreros! Les voici, voici la quadrille, la quadrille des toreros! Escamillo! Bravo! Vive Escamillo! Ah! Bravo! Vive! Bravo! ESCAMILLO (à Carmen) Si tu m'aimes, Carmen, tu pourras, tout à l'heure, être fière de moi! CARMEN Ah! je t'aime, Escamillo, je t'aime, et que je meure si j'ai jamais aimé quelqu'un autant que toi! CARMEN, ESCAMILLO Ah! je t'aime! Oui, je t'aime! (Paraissent deux trompettes suivis de quatre alguazils) ALGUAZILS Place! place! place au seigneur Alcade! ENFANTS L'alcade! CHOEUR Pas de bousculade! Regardons passer et se prélaser notre aimable alcade! ALGUAZILS Place! place! place au seigneur Alcade! FRASQUITA Carmen, un bon conseil... ne reste pas ici. CARMEN Et pourquoi, s'il te plaît? MERCÉDÈS Il est là... CARMEN Qui donc? MERCÉDÈS Lui!... Don José! Dans la foule il se cache, regarde... CARMEN Oui, je le vois. FRASQUITA Prends garde! CARMEN Je ne suis pas femme à trembler devant lui... Je l'attends et je vais lui parler. MERCÉDÈS Carmen, crois-moi, prends garde! CARMEN Je ne crains rien! FRASQUITA Prends garde! (L'Alcade est entré dans le cirque. Derrière l'alcade, le cortège de la quadrille reprend sa marche et entre dans le cirque. Le populaire suit et la foule en se retirant a dégagé don José. Carmen et don José restent seules, en présence l'un de l'autre. |
Segundo Cuadro (plaza de toros de Sevilla, la entrada al ruedo está cerrada por un amplio velo. Es el día de la corrida. Mucha actividad.) Escena Primera 24: Coro VENDEDORES ¡A dos cuartos! ¡A dos cuartos! ¡Los abanicos para abanicarse! ¡Naranjas para succionar! ¡El programa con detalles! ¡Vino! ¡Agua! ¡Cigarrillos! ¡Señoras y Caballeros! (Zúñiga y Andrés entran con Mercedes y Frasquita.) ZÚÑIGA (a las vendedoras) ¡Naranjas... rápido! ALGUNAS VENDEDORAS ¡Aquí están, tomen, tomen, señoritas! UNA VENDEDORA (al oficial, que paga) ¡Gracias, mi oficial, gracias! VENDEDORAS (a Zúñiga) ¡Estas de acá, señor, son más bellas! VENDEDORES ¡Los abanicos para abanicarse! ¡Naranjas para succionar! ¡El programa con detalles! ¡Vino! ¡Agua! ¡Cigarrillos! ANDRÉS ¡Hey, aquí! ¡Los abanicos! UN GITANO ¿Quiere usted también unos anteojos? VENDEDORES ¡A dos cuartos! ¡Miren! ¡Señoras y Caballeros! ¡Miren! ¡Miren! ZÚÑIGA ¿Qué habéis hecho con Carmencita? No la veo. FRASQUITA La hemos visto hace un instante... Escamillo está acá, así que Carmencita no puede estar muy lejos. ANDRÉS ¡Ah! ¿Ahora es Escamillo? MERCEDES Ella lo persigue locamente... FRASQUITA Y su antiguo amante José... ¿alguien sabe lo que pasó con él? ZÚÑIGA Regresó a la aldea donde vive su madre... Dieron la orden de detenerlo, pero cuando los soldados llegaron allí, José ya no estaba... MERCEDES ¿Entonces está libre? ZÚÑIGA Sí, por el momento. FRASQUITA ¡Hum! Yo que Carmen no estaría tranquila... no estaría en lo absoluto tranquila. 25: Coro y Escena NIÑOS (desde afuera de escena) ¡Aquí están! ¡Aquí están! ¡Aquí está la cuadrilla! (Los niños entran a escena.) CORO, NIÑOS ¡Aquí están, aquí está la cuadrilla! ¡La cuadrilla de toreros! ¡El sol brilla en las picas! ¡Tiren al aire gorros y sombreros! ¡Aquí están, aquí está la cuadrilla! ¡La cuadrilla de toreros! (El paseillo comienza: abren la marcha los alguaciles) Aquí están entrando en la plaza. Va primero, marcando el paso, el alguacil con cara de villano. ¡Abajo con él! ¡Abajo con él! (Entrada de los peones) ¡Y saludemos el pasar, saludemos a los valientes peones! ¡Bravo! ¡Viva! ¡Gloria al coraje! ¡Aquí están los valientes peones! (Entrada de los banderilleros.) ¡Miren a los banderilleros! ¡Miren qué fanfarrones! ¡Las miradas intrépidas y los luminosos destellos del bordado de sus trajes de luces! ¡Aquí están los banderilleros! (Entrada de los picadores.) ¡Otra cuadrilla avanza! ¡Aquí están los picadores! ¡Que hermosos! ¡Con el hierro de sus puyas pican los lomos del toro! ¡El diestro! ¡Escamillo! (Escamillo aparece, acompañado de Carmen, quien está radiante y magníficamente vestida.) Este es el diestro, el espada, que viene a acabar con todo, que aparece al final del drama ¡y es quien dará el último golpe! ¡Viva Escamillo! ¡Ah! ¡Bravo! ¡Aquí están, aquí esta la cuadrilla! ¡La cuadrilla de toreros! ¡El sol brilla en las picas! ¡Tiren al aire gorros y sombreros! ¡Aquí están, aquí está la cuadrilla! ¡La cuadrilla de toreros! ¡Escamillo! ¡Bravo! ¡Viva Escamillo! ¡Ah! ¡Bravo! ¡Viva! ¡Bravo! ESCAMILLO (a Carmen) ¡Si tú me amas, Carmen, podrás pronto estar orgullosa de mí! CARMEN ¡Ah, yo te amo, Escamillo, te amo y moriría si amara a alguien más que a ti! CARMEN, ESCAMILLO ¡Ah, yo te amo! ¡Sí, yo te amo! (aparecen dos trompetas seguidas de cuatro alguaciles) ALGUACILES ¡Paso, paso al Señor Alcalde! NIÑOS ¡El Alcalde! CORO ¡No empujen! ¡Mirad cómo pasa y se pavonea nuestro amable alcalde! ALGUACILES ¡Paso, paso al Señor Alcalde! FRASQUITA ¡Carmen, un buen consejo... no te quedes aquí! CARMEN ¿Y por que, si puede saberse? MERCEDES Él esta acá... CARMEN ¿Quién? MERCEDES ¡Él!...¡Don José! Entre la muchedumbre se esconde. ¡Observa!... CARMEN ¡Sí, lo veo! FRASQUITA ¡Ten cuidado! CARMEN No soy mujer que tiemble frente a él... Lo esperaré y hablaré. MERCEDES ¡Carmen, créeme: ten mucho cuidado! CARMEN ¡No le temo a nada! FRASQUITA ¡Ten cuidado! (El alcalde entra a la plaza, detrás de él, le sigue la cuadrilla que reanuda la marcha. La muchedumbre entra a la plaza, dejando ver a don José. Solamente quedan en escena don José y Carmen.) |
Scène Seconde 26. Duo final CARMEN C'est toi! DON JOSÉ C'est moi! CARMEN L'on m'avait avertie que tu n'étais pas loin, que tu devais venir; l'on m'avait même dit de craindre pour ma vie; mais je suis brave! je n'ai pas voulu fuir! DON JOSÉ Je ne menace pas! j'implore... je supplie! Notre passé, Carmen, je l'oublie!... Oui, nous allons tous deux commencer une autre vie, loin d'ici, sous d'autres cieux! CARMEN Tu demandes l'impossible! Carmen jamais n'a menti! Son âme reste inflexible; entre elle et toi... c'est fini! Jamais je n'ai menti! entre nous c'est fini! DON JOSÉ Carmen, il est temps encore, O ma Carmen, laisse-moi te sauver, toi que j'adore, et me sauver avec toi! CARMEN Non! je sais bien que c'est l'heure, je sais bien que tu me tueras; mais que je vive ou que je meure, non, non, non, je ne te céderai pas! DON JOSÉ Ah! il est temps encore... oui, il est temps encore... O ma Carmen, laisse-moi te sauver, toi que j'adore! et me sauver avec toi... CARMEN Pourquoi t'occuper encore d'un coeur qui n'est plus à toi! En vain tu dis: je t'adore! Tu n'obtiendras rien, non, rien de moi, ah! c'est en vain... DON JOSÉ (avec anxiété) Tu ne m'aimes donc plus? CARMEN (simplement) Non! je ne t'aime plus. DON JOSÉ (avec passion) Mais moi, Carmen, je t'aime encore, Carmen, hélas! moi, je t'adore! CARMEN A quoi bon tout cela? Que de mots superflus! DON JOSÉ Carmen, je t'aime, je t'adore! Eh bien! S'il le faut, pour te plaire, je resterai bandit... tout ce que tu voudras... Tout! tu m'entends... tout! Mais ne me quitte pas, o ma Carmen! souviens-toi du passé! Nous nous aimions, naguère! [désespéré] Ah! ne me quitte pas, Carmen, ah! ne me quitte pas! CARMEN Jamais Carmen ne cédera! Libre elle est née et libre elle mourra! CHOEUR (dans le cirque) Viva! la course est belle! Sur le sable sanglant le taureau qu'on harcèle s'élance en bondissant... Frappé juste en plein coeur! Viva! Bravo! Victoire! (En entendant les cris de victoire, Carmen a laissé échapper un ``Ah!'' d'orgueil et de joie. Don José ne perd pas Carmen de vue. Carmen fait un pas du côté du cirque. ) DON JOSÉ (se plaçant devant elle) Où vas-tu? CARMEN Laisse-moi. DON JOSÉ Cet homme qu'on acclame, c'est ton nouvel amant! CARMEN (voulant passer) Laisse-moi... laisse-moi... DON JOSÉ Sur mon âme, Tu ne passeras pas, Carmen, c'est moi que tu suivras! CARMEN Laisse-moi, don José, je ne te suivrai pas. DON JOSÉ Tu vas le retrouver, dis... tu l'aimes donc? CARMEN Je l'aime! Je l'aime et devant la mort même, je répéterais que je l'aime! CHOEUR (dans le cirque) Viva! Bravo! Victoire! Frappe juste en plein coeur! Le taureau tombe! Gloire! Gloire au torero vainqueur! DON JOSÉ (avec violence) Ainsi, le salut de mon âme je l'aurai perdu pour que toi, pour que tu t'en ailles, infâme, entre ses bras rire de moi! Non, par le sang, tu n'iras pas! Carmen, c'est moi que tu suivras! CARMEN Non, non! jamais! DON JOSÉ Je suis las de te menacer! CARMEN (avec colère) Eh bien! frappe-moi donc, ou laisse-moi passer. CHOEUR Victoire! DON JOSÉ (éperdu) Pour la dernière fois, démon, veux-tu me suivre? CARMEN Non! non! Cette bague, autrefois, tu me l'avais donnée... (elle la jette à la volée) Tiens! DON JOSÉ (José a frappé Carmen) Eh bien! damnée! (Elle tombe morte...) CHOEUR (dans le cirque) Victoire! Bravo! Ah! (don José, éperdu, s'agenouille auprès d'elle) Toréador, en garde! Toréador! Toréador! Et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde et que l'amour t'attend, Toréador, l'amour t'attend! (Le vélum s'ouvre; Escamillo paraît entouré de la foule qui l'acclame) DON JOSÉ (se levant) Vous pouvez m'arréter... c'est moi qui l'ai tuée! Ma Carmen adorée! Fin |
Escena Segunda 26: Dúo Final CARMEN ¡Eres tu! DON JOSÉ ¡Soy yo! CARMEN Me han advertido que me fuera, que tú estabas aquí, He temido por mi propia vida; ¡pero soy valiente, no huyo de nadie! DON JOSÉ ¡Ya no te amenazo... te imploro... te suplico! ¡Olvidemos el pasado, Carmen! ¡Sí, juntos los dos podremos comenzar otra vida, lejos de aquí, bajo otros cielos! CARMEN ¡Tú me pides lo imposible! ¡Carmen jamás ha mentido! ¡Su corazón es inflexible; entre tú y ella... todo terminó! ¡Jamás he mentido! ¡Entre nosotros, todo ha terminado! DON JOSÉ Carmen, todavía queda tiempo... ¡Oh mi Carmen, déjame que te salve, que te adore y salvarme contigo! CARMEN ¡No! Sé que esta es la hora, sé bien que tú me matarás, pero ni viva ni muerta... ¡no, no cederé jamás! DON JOSÉ ¡Ah, todavía queda tiempo!... ¡Si, todavía queda tiempo!... ¡Oh mi Carmen, déjame que te salve, que te adore y salvarme contigo! CARMEN ¿Por qué cuidas todavía a un corazón que ya no es tuyo? En vano dices "¡yo te adoro!" No obtendrás nada de mí, ah, en vano... DON JOSÉ (con ansiedad) ¿Entonces ya no me amas? CARMEN (con serenidad) ¡No! Ya no te amo. DON JOSÉ (con pasión) Pero, Carmen, yo todavía te amo, Carmen, ¡ay: yo te adoro! CARMEN ¿Para qué todo esto? ¡Cuantas palabras vanas! DON JOSÉ ¡Carmen, yo te amo, yo te adoro! ¡Y si es necesario, para complacerte, seré un bandido... haré lo que quieras... ¡Todo, me entiendes!... ¡Todo! ¡Pero no te alejes de mí! ¡Oh, mi Carmen, recuerda el pasado! ¡Nos amábamos no hace tanto! (desesperado) ¡Ah, no te alejes de mí, Carmen, ah! ¡No te alejes de mí! CARMEN ¡Jamás Carmen cederá! ¡Libre nació y libre morirá! CORO (desde adentro de la plaza) ¡Viva! ¡Qué corrida tan bella! ¡En el ensangrentado albero, el toro hostigado embiste furioso! ¡Herido en pleno corazón! ¡Viva! ¡Bravo! ¡Victoria! (Al oír los gritos de victoria, Carmen lanza una exclamación de alegría. Don José no quita su vista de ella que da un paso en dirección a la plaza.) DON JOSÉ (obstruyendo su paso) ¿Adónde crees que vas? CARMEN ¡Déjame! DON JOSÉ ¡Ese hombre a quien aclaman, es tu nuevo amante! CARMEN (queriendo pasar) ¡Déjame! DON JOSÉ ¡Por mi alma, que no pasarás! Carmen, ¡conmigo vendrás! CARMEN ¡Déjame, don José, no iré contigo! DON JOSÉ Vas con él, dime entonces... ¿lo amas? CARMEN ¡Le amo! ¡Le amo, y aún ante la muerte misma repetiré que lo amo! CORO (desde adentro de la plaza) ¡Viva! ¡Bravo! ¡Victoria! ¡Ha estoqueado en pleno corazón! ¡El toro cae! ¡Gloria al victorioso torero! DON JOSÉ (con violencia) ¡De modo que mi alma he perdido por ti... para que tú te marches, infame, y entre sus brazos te rías de mí! ¡No, por mi sangre, no irás! ¡Carmen, conmigo tú vendrás! CARMEN ¡No, no, jamás! DON JOSÉ ¡Estoy harto de amenazarte! CARMEN (con cólera) ¡Entonces, mátame o déjame pasar! CORO ¡Victoria! DON JOSÉ (enloquecido) ¡Por última vez, demonio! ¿Vendrás conmigo? CARMEN ¡No, no! Este anillo, que una vez me diste... (se lo tira) ¡Tómalo!... DON JOSÉ (clavándole un cuchillo) ¡Bien, endemoniada! (Carmen cae... y muere.) CORO (desde adentro de la arena) ¡Victoria! ¡Bravo! ¡Ah! (Don José se arroja hacia ella, arrodillándose en el suelo.) ¡Toreador, en guardia! ¡Toreador, toreador! Y recuerda, sí, recuerda al torear que unos ojos negros te miran. ¡Y que el amor te espera, toreador! ¡El amor te espera! (el velo se descorre, Escamillo, aparece rodeado de la multitud que lo aclama) DON JOSÉ (levantándose) Podéis arrestarme... ¡He sido yo quien la ha matado! ¡Mi adorada Carmen! Fin |