La Condenación de Fausto   

Cuando Héctor Berlioz (La Côte-Saint-André 1803 - París 1869) leyó el Fausto de Goethe, compuso "Ocho Escenas de la vida de Fausto" (1829) que más adelante utilizaría como base para su obra "La Condenación de Fausto". Esta obra nos presenta, más que una narración continuada sobre el personaje, una serie de escenas sobre la vida del doctor Fausto.

El libreto de la ópera es del propio compositor y de Almire Gandonnière, basado en la primera parte del drama "Fausto" de Johann Wofgang Goethe. El estreno en forma de concierto tuvo lugar en la Ópera Cómica de París el 6 de diciembre de 1846 y la primera representación como ópera escenificable, el 18 de febrero de 1893 en la Ópera de Montecarlo.

 Personajes

FAUSTO

MARGARITA

MEFISTÓFELES

BRANDER

Anciano Científico

Joven Muchacha

Diablo

Muchacho

Tenor

Mezzosoprano

Barítono

Bajo

 

La acción se desarrolla en Hungría y Alemania a mediados del siglo XIX

PREMIERE PARTIE 


Scène Première 

FAUST
Le vieil hiver a fait place au printemps;
La nature s'est rajeunie;
Des cieux la coupole infinie
Laisse pleuvoir mille feux éclatants.
Je sens glisser dans l'air la brise matinale;
De ma poitrine ardente un souffle pur s'exhale.
J'entends autour de moi le réveil des oiseaux,
Le long bruissement des plantes et des eaux ...
Oh! qu'il est doux de vivre au fond des solitudes,
Loin de la lutte humaine et loin des multitudes!

Scène Deuxième 

Ronde des paysans

CHOEUR
Les bergers laissent leurs troupeaux;
Pour la fête ils se rendent beaux;
Fleurs des champs et rubans sont leur parure;
Sous les tilleuls, les voilà tous,
Dansant, sautant comme des fous.
Ha! ha! ha! ha! ha! ha! Landerida!
Suivez donc la mesure!
Ha! ha! ha! ha! ha! ha! Landerida!

FAUST
Quels sont ces cris? 
Quel est ce bruit lointain?

CHOEUR
Tra la la la la la! ha ha!

FAUST
Ce sont des villageois, au lever du matin,
Qui dansent en chantant sur la verte pelouse.
De leurs plaisirs ma misère est jalouse.

CHOEUR
Ils passent tous comme l'éclair,
Et les robes volaient en l'air;
Mais bientôt on fut moins agile;
Le rouge leur montait au front;
Et l'un sur l'autre dans le rond,
Ha! ha! ha! ha! ha! ha! Landerida!
Tous tombaient à la file.
Ha! ha! ha! ha! ha! ha! Landerida!
Ne me touchez donc pas ainsi!
Paix! ma femme n'est point ici!
Profitons de la circonstance!
Dehors il l'emmena soudain,
Et tout pourtant allait son train,
Ha! ha! ha! ha! ha! ha! Landerida!
Tra la la la la la! ha ha!

Scène Troisième 

(Une autre partie de la place une armée qui s'avance) 

FAUST
Mais d'un éclat guerrier les campagnes se parent.
Ah! les fils du Danube aux combats se préparent!
Avec quel air fier et joyeux
Ils portent leur armure! et quel feu dans leurs yeux!
Tout cœur frémit à leur chant de victoire;
Le mien seul reste froid, insensible à la gloire.

Marche Hongroise 

(Les troupes passent. Faust s'éloigne) 


DEUXIEME PARTIE

 
Scène Quatrième 

(Nord de l'Allemagne. Faust seul dans son 
cabinet de travail) 

FAUST
Sans regrets j'ai quitté les riantes campagnes
Où m'a suivi l'ennui;
Sans plaisirs je revois nos altières montagnes;
Dans ma vielle cité je reviens avec lui.
Oh! je souffre! et la nuit sans étoiles,
Qui vient d'étendre au loin son silence et ses voiles,
Ajoute encore à mes sombres douleurs.
Ô terre! pour moi seul tu n'as donc pas de fleurs!
Par le monde, où trouver ce qui manque à ma vie?
Je cherchais en vain, tout fuit mon âpre envie!
Allons, il faut finir!...
Mais je tremble... Pourquoi
Trembler devant l'abîme entrouvert devant moi?
Ô coupe trop longtemps à mes désirs ravie,
Viens, viens, noble cristal, verse le poison
Qui doit illuminer
Ou tuer ma raison.

(Il porte la coupe à ses lèvres. Sons des cloches. 
Chants religieux dans l'église voisine. Chant de 
la Fête de Pâques) 

CHOEUR
Christ vient de ressusciter!

FAUST
Qu'entends-je?

CHOEUR
Quittant du tombeau
Le séjour funeste,
Au parvis céleste
Il monte plus beau.
Vers le gloires immortelles
Tandis qu'il s'élance à grands pas.
Ses disciples fidèles
Languissent ici-bas.
Hélas! c'est ici qu'il nous laisse
Sous les traits brûlants du malheur.
Ô divin maître! ton bonheur
Est cause de notre tristesse.
Ô divin maître! tu nous laisses
Sous les traits brûlants du malheur.

FAUST
Ô souvenirs!
Ô mon âme tremblante!
Sur l'aile de ces chants vas-tu voler aux cieux!
La foi chancelante
Revient, me ramenant la paix des jours pieux,
Mon heureuse enfance,
La douceur de prier,
La pure jouissante
D'errer et de rêver
Par les vertes prairies,
Aux clartés infinies
D'un soleil de printemps!
Ô baiser de l'amour céleste
Qui remplissais mon cœur de doux pressentiments
Et chassais tout désir funeste!

CHOEUR
Christ vient de ressusciter!...
Mais croyons en sa parole éternelle,
Nous le suivrons un jour
Au céleste séjour
Où sa voix nous appelle.
Hosanna! Hosanna!

FAUST
Hélas! doux chants du ciel, 
Pourquoi dans sa poussière
Réveiller le maudit!
Hymnes de la prière,
Pourquoi soudain venir ébranler mon dessein?
Vos suaves accords rafraîchissent mon sein.
Chants plus doux que l'aurore
Retentissez encore,
Mes larmes ont coulé, le ciel m'a reconquis.

Scène Cinquième 

MÉPHISTOPHÉLÈS
(apparaissant brusquement)
Ô pure émotion!
Enfant du saint parvis!
Je t'admire, docteur!
Les pieuses volées
Des ces cloches d'argent
Ont charmé grandement
Tes oreilles troublées!

FAUST
Qui donc es-tu, toi dont l'ardent regard
Pénètre ainsi que l'éclat d'un poignard,
Et qui, comme la flamme,
Brûle et dévore l'âme?

MÉPHISTOPHÉLÈS
Vraiment pour un docteur, la demande est frivole!
Je suis l'esprit de vie, et c'est moi qui console.
Je te donnerai tout, le bonheur, le plaisir,
Tout ce que peut rêver le plus ardent désir!

FAUST
Eh bien! pauvre démon, fais-moi voir tes merveilles.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Certes! j'enchanterai tes yeux et tes oreilles.
Au lieu de t'enfermer, triste comme le ver
Qui ronge tes bouquins,
Viens, suis-moi, change d'air.

FAUST
J'y consens.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Partons donc pour connaître la vie.
Et laisse le fatras de la philosophie.

(Ils partent.) 

Scène Sixième 

(La cave d'Auerbach à Leipzig) 

BUVEURS
À boire encore!
Du vin
Du Rhin

MÉPHISTOPHÉLÈS
Voici, Faust, 
Un séjour de la folle compagnie.
Ici vins et chansons réjouissent la vie.

BUVEURS
Oh! qu'il fait bon quand le ciel tonne
Rester près d'un bol enflammé,
Et se remplir comme une tonne
Dans un cabaret enfumé!
J'aime le vin et cette eau blonde
Qui fait oublier le chagrin.
Quand ma mère me mit au monde,
J'eus un ivrogne pour parrain.
Oh! qu'il fait bon quand le ciel tonne...
Qui sait quelque plaisante histoire?
En riant le vin est meilleur.
À toi, Brander! 
Il n'a plus de mémoire!

BRANDER
(ivre)
J'en sais une, et j'en suis l'auteur.

BUVEURS
Eh bien donc! vite!

BRANDER
Puis qu'on m'invite,
Je vais vous chanter de nouveau.

BUVEURS
Bravo! bravo!

Chanson de Brander 

BRANDER
Certain rate, dans une cuisine
Établi, comme un vrai frater,
S'y traiter si bien que sa mine
Eût fait envie au gros Luther.
Mais un beau jour le pauvre diable,
Empoisonné, sauta dehors
Aussi triste, aussi misérable
Que s'il eût eu l'amour au corps.

BUVEURS
Que s'il eût eu l'amour au corps.

BRANDER
Il courait devant et derrière;
Il grattait, reniflait, mordait,
Parcourait la maison entière;
La rage à ses maux ajoutait,
Au point qu'a l'aspect du délire
Qui consumait ses vains efforts,
Les mauvais plaisants pouvaient dire:
Ce rat a bien l'amour au corps

BUVEURS
Ce rat a bien l'amour au corps

BRANDER
Dans le fourneau le pauvre sire
Crut pourtant ses cacher très bien;
Mais il se trompait, et le pire,
C'est qu'on l'y fut rôtir enfin.
La servante, méchante fille,
De son malheur rit bien alors!
Ah! disait-elle, comme il grille!
Il a vraiment l'amour au corps.

BUVEURS
Il a vraiment l'amour au corps.
Requiescat in pace. Amen.

BRANDER
Pour l'Amen une fugue! une fugue, un choral!
Improvisons un morceau magistral!

MÉPHISTOPHÉLÈS
(bas à Faust)
Écoute bien ceci! nous allons voir, Docteur,
La bestialité dans toute sa candeur.

Fugue sur le thème de la Chanson de Brander 

BRANDER, BUVEURS
Amen.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Vrai dieu! messieurs, votre fugue est fort belle,
Et telle
Qu'à l'entendre on se croit aux saints lieux.
Souffrez qu'on vous le dise:
Le style en est savant, vraiment religieux;
On ne saurait exprimer mieux
Les sentiments pieux
Qu'en terminant ses prières l'Église
En un seul mot résume.
Maintenant,
Puis-je à mon tour riposter par un chant
Sur un sujet non moins touchant
Que le vôtre?

BUVEURS
Ah ça! mais se moque-t-il de nous?
Quel est cet homme?
Oh! qu'il est pâle et comme
Son poil est roux.
N'importe! Volontiers! Autre chanson! À vous!

Chanson de Méphistophélès 

MÉPHISTOPHÉLÈS
Une puce gentille
Chez un prince logeait.
Comme sa propre fille,
Le brave homme l'aimait,
Et, l'histoire assure,
À son tailleur un jour
Lui fit prendre mesure
Pour un habit de cour.
L'insecte, plein de joie
Dès qu'il se vit paré
D'or, de velours, de soie,
Et de crois décoré.
Fit venir de province
Ses frères et ses sœurs
Qui, par ordre du prince,
Devinrent grands seigneurs.
Mais ce qui fut bien pire,
C'est que les gens de cour,
Sans en oser rien dire,
Se grattaient tout le jour.
Cruelle politique!
Ah! plaignons leur destin,
Et, dès qu'une nous pique,
Ecrasons-la soudain!

BUVEURS
Bravo! bravo! bravo! ha! ha!
Oui, écrasons-la soudain!

FAUST
Assez! 
Fuyons ces lieux, où la parole est vile,
La joie ignoble et le geste brutal!
N'as-tu d'autres plaisirs, un séjour plus tranquille
À me donner, toi, mon guide infernal?

MÉPHISTOPHÉLÈS
Ah! ceci te déplaît? suis-moi!

(Ils partent.) 

Scène Septième 

(Bosquets et prairies du bord de l'Elbe) 

Air de Méphistophélès 

MÉPHISTOPHÉLÈS
Voici des roses,
De cette nuit écloses.
Sur ce lit embaumé,
Ô mon Faust bien-aimée,
Repose!
Dans un voluptueux sommeil
Où glissera sur toi plus d'un baiser vermeil,
Où des fleurs pour ta couche ouvriront leurs corolles,
Ton oreille entendra de divines paroles.
Écoute! écoute!
Les esprits de la terre et de l'air
Commencent pour ton rêve un suave concert.

Chœur de gnomes et de sylphes 

Songe de Faust 

GNOMES, SYLPHES
Dors, dors, heureux Faust;
Bientôt, oui, bientôt, sous un voile
D'or et d'azur, heureux Faust,
Test yeux vont se fermer,
Au front des cieux va briller ton étoile,
Songes d'amour vont enfin te charmer.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Heureux Faust,
Bientôt, sous un voile
D'or et d'azur,
Tes yeux vont se fermer.

GNOMES, SYLPHES
De sites ravissants
La campagne se couvre,
Et notre œil y découvre
Des fleurs, des bois, des champs,
Et d'épaisses feuillées,
Où de tendres amants
Promènent leurs pensées.

FAUST
Ah! sur mes yeux déjà s'étend un voile.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Au front des cieux va briller ton étoile.

GNOMES, SYLPHES
Mais plus loin sont couverts
Les longs rameaux des treilles
De bourgeons, pampres verts,
Et de grappes vermeilles.
Voici ces jeunes amants,
Le long de la vallée,
Voici ces jeunes amants
Oublier les instants
Sous la fraîche feuillée!
Une beauté les suit
Ingénue et pensive;
À sa paupière luit
Une larme furtive.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Une beauté les suit.
Faust, elle t'aimera.

FAUST
(endormi)
Marguerite!

MÉPHISTOPHÉLÈS, GNOMES, SYLPHES
Le lac étend ses flots à l'entoure des montagnes;
Dans les vertes campagnes
Il serpente en ruisseaux.

GNOMES, SYLPHES
Là, de chants d'allégresse
La rive retentit.
Ha!
D'autres chœurs là sans cesse
La danse nous ravit.
Les uns gaiement s'avancent
Autour des coteaux verts!
Ha!
De plus hardis s'élancent
Au sein des flots amers.

FAUST
(rêvant)
Marguerite! ô Marguerite!

MÉPHISTOPHÉLÈS, GNOMES, SYLPHES
Le lac étend ses flots à l'entoure des montagnes;
Dans les vertes campagnes
Il serpente en ruisseaux.

GNOMES, SYLPHES
Partout l'oiseau timide,
Cherchant l'ombre et le frais,
S'enfuit d'un vol rapide
Au milieu des marais.

MÉPHISTOPHÉLÈS
Le charme opère; il est à nous!

FAUST
Marguerite!

GNOMES, SYLPHES
Tous, pour goûter la vie,
Cherchant dans les cieux
Une étoile chérie
Qui s'alluma pour eux.
Dors, dors, heureux Faust, dors, dors!

MÉPHISTOPHÉLÈS
C'est bien, c'est bien, jeunes Esprits, 
Je suis content de vous.
Bercez, bercez son sommeil enchanté.

Ballet des Sylphes 

(Les esprits de l'air se balancent quelque temps en
silence autour de Faust endormi et disparaissent 
peu à peu.) 

FAUST
(s'éveillant en sursaut)
Marguerite!
Qu'ai-je vu! qu'ai-je vu!
Quelle céleste image! quel ange
Au front mortel!
Où le trouver? Vers quel autel
Traîner à ses pieds ma louange!

MÉPHISTOPHÉLÈS
Eh bien! il faut me suivre encore
Jusqu'à cette alcôve embaumée
Où repose ta bien-aimée.
À toi seul ce divin trésor!
Des étudiants voici la joyeuse cohorte
Qui va passer devant sa porte;
Parmi ces jeunes fous, au bruit de leurs chansons,
Vers ta beauté nous parviendrons.
Mais contiens les transports et suis bien mes leçons.

Scène Huitième 

Final: Chœur d'étudiants et de soldats 

ÉTUDIANTS, SOLDATS
Villes entourées
De murs et remparts,
Fillettes sucrées,
Aux malins regards,
Victoire certaine
Près de vous m'attend;
Si grande est la peine,
Le prix est plus grand.
Au son des trompettes,
Les braves soldats
S'élancent aux fêtes
Ou bien aux combats;
Fillettes et villes
Font les difficiles;
Bientôt tout se rend.

Chanson d'étudiants 

ÉTUDIANTS
Jam nox stella velamina
pandit;
Nunc, nunc bibendum et
amandum est!
Vita brevis fugaxque voluptas.
Gaudeamus igitur, gaudeamus!
Nobis subridente lunâ, per urbem 
quærentes puellas eamus!
Ut cras, fortunati Cæsares,
dicamus:
Veni, vidi, vici!
Gaudeamus igitur!

Chœur de soldats et Chanson des étudiants 

ÉTUDIANTS, SOLDATS
Villes entourées...

FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS
Jam nox stella...
PRIMERA PARTE 


Escena Primera 

FAUSTO 
El viejo invierno ha dejado lugar a la primavera.
La naturaleza ha rejuvenecido.
De la infinita cúpula del cielo
llueven mil fuegos resplandecientes.
Siento la brisa matinal deslizándose en el aire.
De mi pecho ardiente brota un pura exhalación.
Oigo a mi alrededor el despertar de los pájaros.
El firme rumor de las plantas y las aguas...
¡Oh, qué dulce es vivir en absoluta soledad,
lejos de la lucha humana y de las multitudes!

Escena Segunda

Ronda de Campesinos

CORO
Los pastores dejan sus rebaños
y se engalanan para la fiesta.
Flores campestres y cintas son sus adornos.
Están todos bajo los tilos,
bailando y saltando como locos.
¡Ja, ja, ja, Landerida!
¡Sigan el compás!
¡Ja, ja, ja, Landerida!

FAUSTO 
¿Qué son esos gritos? 
¿Qué es ese sonido lejano?

CORO
Tra, la, la, ha ha! 

FAUSTO 
Son los aldeanos, en el despuntar del día,
que bailan y cantan sobre el verde césped.
Mi mezquindad me hace sentir celos... 

CORO 
Saltan como rayos
y los trajes vuelan al aire.
Pronto el cansancio los invade 
y los rostros se van tiñendo de rojo,
uno tras de otro...
¡Ha, ha, ha, ha, ha, ha! ¡Landerida! 
Toda la fila se viene abajo.
¡Ha, ha, ha, ha, ha, ha! ¡Landerida! 
"¡No me toques!"
"¡Tranquila!... ¡Mi mujer no está aquí!
¡Aprovechemos la oportunidad!"
Rápidamente se la lleva fuera.
Y todo sigue su curso.
¡Ha, ha, ha, ha, ha, ha! ¡Landerida! 
¡Tra la, la, la, la! ¡Ha, ha! 

Escena Tercera

(Por la plaza, un ejército avanza) 

FAUSTO 
Pero un estallido guerrero invade la tierra.
¡Los hijos del Danubio se aprestan al combate!
¡Qué orgullosos y alegres llevan su armadura! 
¡Y qué fuego hay en sus ojos!
Los corazones tiemblan ante el canto victorioso.
Sólo el mío permanece insensible a la gloria.

Marcha Húngara.

(Pasan las tropas. Fausto se aleja) 


SEGUNDA PARTE 


Escena Cuarta

(Norte de Alemania. Fausto solo en su 
gabinete de trabajo) 

FAUSTO 
Sin pesar he abandonado las risueñas comarcas
donde el aburrimiento me perseguía.
Sin placer vuelvo a ver las altivas montañas.
Vuelvo a mi antigua ciudad.
¡Oh, cuánto sufro! La noche sin estrellas,
que extiende a lo lejos su silencio y su velo,
añade más oscuridad a mi dolor.
¡Oh, tierra! Sólo para mí no tienes flores!
¿Dónde encontrar aquello que falta a mi vida?
¡Busqué en vano, pues todo huyó de mi vida!
¡Vamos, hay que de terminar!... 
¡Mas tiemblo!... 
¿Por qué estremecerse 
ante el abismo que se abre ante a mí?
¡Oh, copa demasiado tiempo deseada,
ven, ven, noble cristal, viérteme el veneno
que debe iluminar o aniquilar mi razón!

(Se lleva la copa a los labios. Suenan las 
campanas. Cantos religiosos en la iglesia 
vecina. Cantos de Pascua.) 

CORO 
¡Cristo ha resucitado! 

FAUSTO 
¿Qué oigo?

CORO 
Dejando la tumba,
fatal morada,
sube aún más hermoso
a las puertas celestiales. 
Mientras velozmente se desplaza 
hacia la gloria inmortal,
sus fieles discípulos
languidecen aquí abajo.
¡Ay! ¿Acaso Él nos abandona
a las garras ardientes de la desdicha?
¡Oh, Divino Maestro! 
Tu alegría es causa de nuestra tristeza.
¡Oh, Divino Maestro! Nos abandonas
a las garras ardientes de la desdicha.

FAUSTO 
¡Oh recuerdos! 
¡Oh, alma temblorosa!
¿Volarás a los cielos
sobre las alas de esos cantos?
¡Mi fe titubeante regresa,
trayéndo consigo la paz de los días piadosos,
mi infancia feliz,
la dulzura de la oración,
el gozo puro de errar y soñar
por las verdes praderas
hacia la claridad infinita
de un sol primaveral!
¡Oh, beso de amor celestial
que colmas mi corazón de dulces esperanzas
y destierras todo deseo funesto!

CORO 
¡Cristo ha resucitado!
¡Nosotros creemos en su palabra eterna!
Un día lo seguiremos
hasta la celestial morada
desde donde su voz nos llama.
¡Hosanna¡ ¡Hosanna!

FAUSTO 
¡Ay, dulce cántico celestial!,
¿por qué levantar al miserable del polvo?.
Himnos de plegaria,
¿por qué me hacéis dudar de mis propósitos?
Los suaves acordes refrescan mi pecho,
suenan cantos 
más dulces que la aurora,
mis lágrimas se vierten, 
el cielo me ha reconquistado.

Escena Quinta

MEFISTÓFELES 
(apareciendo bruscamente)
¡Oh pura emoción! 
¡Inocente niño de parvulario!
¡Te admiro, doctor!
¡Los sonidos piadosos
de esas campanas de plata
han hechizado 
tus castos oídos!

FAUSTO 
¿Quién eres tú cuya ardiente mirada 
penetra como el filo de un puñal,
y que, como la llama
quema y devora el alma?

MEFISTÓFELES 
¡Esa es una pregunta frívola para un erudito!
Soy el espíritu de la vida y soy quien consuela.
Te daré todo: felicidad, placer...
¡El deseo más ardiente que puedas imaginar!

FAUSTO 
¡Pobre demonio, muéstrame tus maravillas!

MEFISTÓFELES 
¡Desde luego! Deleitaré tus ojos y tus oídos.
Pero en lugar de permanecer aquí encerrado,
tan triste como los gusanos que roen tus libros...
¡Ven, sígueme, cambiemos de aire!

FAUSTO 
¡Vamos!

MEFISTÓFELES 
¡Salgamos a conocer la vida!
¡Abandona la farragosa filosofía!

(Salen) 

Escena Sexta

(La taberna de Auerbach en Leipzig) 

BEBEDORES
¡Bebamos! 
¡Vino!
¡Vino del Rin!

MEFISTÓFELES 
Aquí puedes ver, Fausto, 
un tugurio de gente despreocupada.
¡Aquí el vino y las canciones alegran la vida!

BEBEDORES
¡Oh, qué bien se está cuando el cielo retumba
y nosotros, en una taberna llena de humo,
bebemos de una botella ardiente
hasta quedar llenos como cubas!
Me gusta el vino y esta agua rubia 
que hace olvidar las penas.
Cuando mi madre me trajo al mundo
tuve por padrino a un borracho.
¡Oh, qué bien se está cuando el cielo retumba!... 
¿Quién sabe una historia alegre?
El vino sabe mejor cuando se ríe.
¡Te toca a ti, Brander!
¿O ya no tienes memoria?

BRANDER 
(borracho)
Yo sé una... ¡y soy el autor!

BEBEDORES 
¡Vamos, adelante!

BRANDER 
Ya que insistís...
¡Os cantaré una nueva!...

BEBEDORES 
¡Bravo! ¡Bravo! 

Canción de Brander 

BRANDER 
Había una rata que vivía una cocina 
como un verdadero monje.
Tanto comía, 
que su aspecto le hubiera dado envidia 
hasta al mismísimo gordinflón de Luther.
Pero un buen día, el pobre diablo se envenenó
y pegó un salto tan desesperado, tan miserable,
como si en su cuerpo hubiera anidado el amor.

BEBEDORES 
¡Como si en su cuerpo hubiera anidado el amor!

BRANDER 
Corría hacia adelante y hacia atrás,
arañaba, olfateaba, mordía,
recorría la casa entera...
A sus dolores, añadió la ira,
y hasta tal punto llegó su delirio
que consumió todas sus energías...
Seguro que los pícaros podrían pensar que
"Esa rata tiene el amor en su cuerpo"

BEBEDORES 
¡Esa rata tiene el amor en su cuerpo!

BRANDER 
El pobre diablo, creyendo encontrar 
un refugio seguro, se metió en el horno. 
Pero se equivocó y lo peor fue 
que al final terminó asado.
¡La sirvienta, muchacha malvada,
se reía de su desgracia!
¡Ah, decía, cómo se chamusca!
Verdaderamente tiene el amor en su cuerpo.

BEBEDORES 
¡Verdaderamente tiene el amor en su cuerpo! 
¡Requiescat in pace! ¡Amén! 

BRANDER 
¡Para el "Amén" hagamos una fuga, un coro!
¡Improvisemos una obra maestra!

MEFISTÓFELES 
(En voz baja a Fausto)
¡Escucha bien esto! Vamos a ver, doctor,
la bestialidad en todo su candor.

Fuga sobre el tema de la Canción de Brander 

BRANDER, BEBEDORES 
¡Amén!

MEFISTÓFELES 
¡En verdad, señores, la fuga ha sido muy bella!
Al oírla uno se siente como transportado
a un lugar sagrado.
Permítanme que les diga 
que su estilo es profundo, 
verdaderamente religioso.
Mejor no se podrían explicar los sentimientos
devotos que embargan a los padres de la iglesia
cuando finalizan su oración con esa palabra.
Y ahora...
¿Podría responderles con una canción
sobre un tema no menos conmovedor 
que el de ustedes? 

BEBEDORES 
¡Ah! ¿Pero se burla de nosotros?
¿Quién es este hombre?
¡Oh, es tan pálido como rojo es su cabello!
¡No importa! ¡Adelante! 
¡Otra canción! ¡Es su turno!

Canción de Mefistófeles 

MEFISTÓFELES 
Una simpática pulga
vivía en casa de un príncipe.
El buen hombre la amaba
como a su propia hija
y la historia asegura
que un día hizo que su sastre
le tomara las medidas
para hacerle un traje de gala.
El insecto, colmado de felicidad,
tan pronto se vio engalanado
de oro, de terciopelo, de seda,
y condecorado con una cruz,
hizo venir de provincias
a sus hermanos y hermanas
quienes, por orden del príncipe,
se convirtieron en grandes señores.
Pero lo peor fue 
que la gente de la corte,
sin atreverse a decir nada,
se rascaba todo el día.
¡Cruel política!
¡Ah, compadezcamos su destino
y en cuanto una de ellas nos pique
aplastémosla sin piedad!

BEBEDORES
¡Bravo! ¡Bravo! ¡Ja, ja! 
¡Sí, aplastémosla sin piedad!

FAUSTO 
¡Ya basta! 
¡Salgamos de este lugar, donde la palabra es vil,
la alegría innoble y el gesto brutal!
¿No tienes otros placeres más sosegados, 
guía infernal?

MEFISTÓFELES 
¡Ah! Si esto te disgusta... ¡Sígueme!

(Se van) 

Escena Séptima

(Bosques y praderas en la orilla del Elba) 

Aria de Mefistófeles

MEFISTÓFELES 
¡Esas rosas 
han nacido esta misma noche! 
¡Sobre este lecho perfumado, 
mi amado Fausto, descansa! 
Tendrás un sueño voluptuoso, 
mientras sobre ti resbalarán besos carmesí,
las flores abrirán
sus corolas en tu lecho
y tus oídos oirán palabras divinas.
¡Escucha! ¡Escucha!
Los espíritus de la tierra y el aire 
entonan un suave canto sólo para ti.

Coro de gnomos y sílfides

Sueño de Fausto. 

GNOMOS, SÍLFIDES
Duerme, duerme, feliz Fausto.
Pronto, sí, pronto, bajo un velo 
de oro y azul, feliz Fausto,
tus ojos se cerrarán,
tu estrella brillará en el firmamento
y te hechizarán sueños amorosos. 

MEFISTÓFELES 
Feliz Fausto, pronto, 
bajo un velo 
de oro y azul,
tus ojos se cerrarán.

GNOMOS, SÍLFIDES
La campiña se cubre
de paisajes encantadores 
y nuestros ojos descubren
flores, bosques, campos
y un espeso follaje
donde los tiernos amantes
descubren sus pensamientos.

FAUSTO 
¡Ah, sobre mis ojos ya se extiende un velo!

MEFISTÓFELES 
Tu estrella brillará en el cielo.

GNOMOS, SÍLFIDES 
A lo lejos, 
las largas ramas de la parra 
están cubiertas de brotes, 
pámpanos verdes
y racimos bermejos.
Aquí, los jóvenes amantes
a lo largo del valle
se olvidan del tiempo
bajo el frescor del follaje. 
Una beldad los sigue,
ingenua y melancólica,
mientras en sus párpados brilla
una lágrima furtiva.

MEFISTÓFELES 
Una beldad los sigue...
¡Fausto, ella te amará!

FAUSTO 
(Dormido) 
¡Margarita! 

MEFISTÓFELES, GNOMOS, SÍLFIDES
El lago abraza con sus aguas a las montañas,
mientras que por las verdes campiñas
serpentean los arroyos.

GNOMOS, SÍLFIDES 
¡Allá, en las orillas resuenan
cantos alegres!
¡Ah! 
La danza de otros grupos 
nos deleita sin cesar.
¡Otros avanzan alegremente
alrededor de las laderas verdes!
¡Ah! 
Los más atrevidos se lanzan
al seno de la corriente helada.

FAUSTO 
(Soñando) 
¡Margarita! ¡Oh, Margarita! 

MEFISTÓFELES, GNOMOS, SÍLFIDES
El lago abraza con sus aguas a las montañas,
mientras que por las verdes campiñas
serpentean los arroyos.

GNOMOS, SÍLFIDES
Los tímidos pájaros buscan por doquier 
la sombra y el frescor,
huyendo en un rápido vuelo
hacia los pantanos. 

MEFISTÓFELES 
¡El encanto se realiza, él es nuestro! 

FAUSTO 
¡Margarita! 

GNOMOS, SILFIDES
Para gozar de la vida,
todos buscan en el cielo
una estrella amada
que se encienda sólo para ellos.
¡Duerme, duerme, duerme feliz Fausto, duerme!

MEFISTÓFELES 
Bien, muy bien, jóvenes espíritus, 
estoy satisfecho de vosotros.
Arrullad su sueño...

Ballet de los Silfos 

(Los espíritus del aire se balancean en 
silencio alrededor de Fausto y desaparecen 
poco a poco.) 

FAUSTO 
(Se despierta sobresaltado)
¡Margarita! 
¿Qué he visto? ¿Qué he visto?...
¿Una imagen celestial? 
¿Un ángel de semblante mortal?
¿Dónde encontrarlo? 
¿En qué altar ofreceré a sus pies mi alabanza?

MEFISTÓFELES 
¡Y bien! Aun debes seguirme 
hasta la alcoba perfumada
donde descansa tu amada.
¡Será sólo para ti ese divino tesoro!
Por aquí llegan los alegres estudiantes 
que pasarán ante su puerta. 
Mezclados con estos locos jóvenes,
en medio de sus cantos, llegaremos a tu amada.
Pero conten tus ansias y sigue mis enseñanzas.

Escena Octava

Final: Coro de estudiantes y soldados 

ESTUDIANTES, SOLDADOS
Ciudades rodeadas
de fosos y murallas,
muchachas melosas
de miradas maliciosas,
la victoria certera
me espera cerca de ti.
Si grande es el sacrificio
más grande es el premio.
Al son de las trompetas
los bravos soldados
se lanzan a las fiestas
o a los combates.
Muchachas y ciudades
que parecen inexpugnables
pronto se rinden.

Canción de los estudiantes

ESTUDIANTES
Jam nox stella velamina
pandit;
Nunc, nunc bibendum et
amandum est!
Vita brevis fugaxque voluptas.
Gaudeamus igitur, gaudeamus!
Nobis subridente lunâ, per urbem 
quærentes puellas eamus!
Ut cras, fortunati Cæsares,
dicamus:
Veni, vidi, vici!
Gaudeamus igitur!

Coro de Soldados y Canción de los Estudiantes 

ESTUDIANTES, SOLDADOS
Ciudades rodeadas... 

FAUSTO, MEFISTÓFELES 
Jam nox stella...
TROISIEME PARTIE


Scène Neuvième

(Tambours et trompettes sonnant la retraite)


Air de Faust

FAUST

(le soir dans la chambre de Marguerite)

Merci, doux crépuscule!
Oh! sois le bienvenu!
Éclaire enfin ces lieux, sanctuaire inconnu,
Où je sens à mon front glisser comme un beau rêve,
Comme le frais baiser d'un matin qui se lève.
C'est de l'amour, j'espère.
Oh! comme on sent ici
S'envoler le souci!
Que j'aime ce silence, et comme je respire
Un air pur!...
Ô jeune fille!
Ô ma charmante!
Ô ma trop idéale amante!
Quel sentiment j'éprouve en ce moment fatal!
Que j'aime à contempler ton chevet virginal!
Quel air pur je respire!
Seigneur! Seigneur!
Après ce long martyre,
Que de bonheur!

(Faust, marchant lentement, examine avec une curiosité
passionnée l'intérieur de la chambre de Marguerite.)


Scène Dixième


MÉPHISTOPHÉLÈS

(accourant)

Je l'entends!
Sous ces rideaux de soie
Cache-toi.

FAUST

Dieu! mon cœur se brise dans la joie!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Profite des instants.
Adieu, modère-toi,
Ou tu la perds.

(Il cache Faust sous les rideaux.)


Bien. Mes follets et moi
Nous allons vous chanter un bel épithalame.

(Il sort.)


FAUST

Oh! calme-toi, mon âme.

Scène Onzième


(Entre Marguerite une lampe à la main. Faust caché.)


MARGUERITE

Que l'air est étouffant!
J'ai peur comme une enfant.
C'est mon rêve d'hier qui m'a toute troublée...
En songe je l'ai vu... lui... mon futur amant.
Qu'il était beau!
Dieu! j'étais tant aimée!
Et combien je l'aimais!
Nous verrons-nous jamais
Dans cette vie?...
Folie!

Le roi de Thulé - Chanson gothique


MARGUERITE

(elle chante en tressant ses cheveux)

Autrefois un roi de Thulé,
Qui jusqu'au tombeau fut fidèle,
Reçut, à la mort de sa belle,
Une coupe d'or ciselé.
Comme elle ne la quittant guère,
Dans les festins les plus joyeux,
Toujours une larme légère
À sa vue humectait ses yeux.
Ce prince, à la fin de sa vie,
Lège ses villes et son or.
Excepté la coupe chérie
Qu'à la main il conserve encore.
Il fait, à sa table royale,
Asseoir ses barons et ses pairs,
Au milieu de l'antique salle
D'un château que baignaient les mers.
Le buveur se lève et s'avance
Auprès d'un vieux balcon doré;
Il boit, et soudain sa main lance
Dans le flots le vase sacré.
Le vase tombe: l'eau bouillonne,
Puis se calme aussitôt après.
Le vieillard pâlit et frissonne:
Il ne boira plus désormais.

Scène Douzième


Évocation


(Une rue devant la maison de Marguerite)


MÉPHISTOPHÉLÈS

Esprits des flammes inconstantes,
Accourez! j'ai besoin de vous.
Accourez! accourez!
Follets capricieux, vos lueurs malfaisantes
Vont charmer une enfant et l'amener à nous.
Au nom du Diable, en danse!
Et vous, marquez bien la cadence,
Ménétriers d'enfer, ou je vous éteins tous.

Menuet des Follets


(Les follets exécutent des évolutions et des danses
bizarres autour de la maison de Marguerite.)


MÉPHISTOPHÉLÈS

(il fait les mouvements d'un homme
qui joue de la vielle)

Maintenant,
Chantons à cette belle une chanson morale,
Pour la perdre plus sûrement.

Sérénade de Méphistophélès


MÉPHISTOPHÉLÈS

Devant la maison
De celui qui t'adore,
Petite Louison,
Que fais-tu dès l'aurore?
Au signal du plaisir,
Dans la chambre du drille,
Tu peux bien entrer fille,
Mais non fille en sortir.
Devant la maison...

MÉPHISTOPHÉLÈS, FOLLETS

Que fais-tu? Ha!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Il te tend les bras:
Près de lui
Tu cours vite.
Bonne nuit, hélas!
Ma petite, bonne nuit.
Près du moment fatal
Fais grande résistance,
S'il ne t'offre d'avance
Un anneau conjugale.

MÉPHISTOPHÉLÈS
, FOLLETS
Il te tend les bras...
Ha!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Chut! disparaissez!

(Les follets s'abîment.)


Silence!
Allons voir roucouler nos tourtereaux.

Scène Treizième


(Chambre de Marguerite)


MARGUERITE

(apercevant Faust)

Grand Dieu!
Que vois-je!... est-ce bien lui?
Dois-je croire mes yeux?...

FAUST

Ange adoré dont la céleste image
Avant de te connaître illuminait mon cœur,
Enfin je t'aperçois, et du jaloux nuage
Qui te cachait encore mon amour est vainqueur.
Marguerite, je t'aime!

MARGUERITE

Tu sais mon nom?
Moi-même
J'ai souvent dit le tien:

(timidement)


Faust!...

FAUST

Ce nom est le mien;
Un autre le sera, s'il te plaît davantage.

MARGUERITE

En songe, je t'ai vu tel que je revois.

FAUST

En songe!... tu m'as vu?

MARGUERITE

Je reconnais ta voix
Tes traits, ton doux langage...

FAUST

Et tu m'aimais?

MARGUERITE

Je t'attendais.

FAUST

Marguerite adorée!

MARGUERITE

Ma tendresse inspirée
Était d'avance à toi.

FAUST

Marguerite est à moi.

MARGUERITE

Mon bien-aimé, ta noble et douce image,
Avant de te connaître, illuminait mon cœur!

FAUST

Ah! Ange adoré, dont la céleste image,
Avant de te connaître, illuminait mon cœur!

LES DEUX

Enfin je t'aperçois, et du jaloux nuage…

FAUST

Marguerite, ô tendresse!

MARGUERITE

Je ne sais quelle ivresse
Dans ses bras me conduit.

FAUST

Cède à l'ardente ivresse
Qui vers toi m'a conduit.

MARGUERITE

Brûlante enchanteresse
Dans tes bras me conduit.
Quelle langueur s'empare de mon être!

FAUST

Au vrai bonheur dans mes bras tu vas naître,
Viens, viens, viens, viens...

MARGUERITE

Dans mes yeux des pleurs...
Tout s'efface...
Je meurs...
Tout s'efface... ah!
Je meurs...

Scène Quatorzième


MÉPHISTOPHÉLÈS

(entrant brusquement)

Allons, il est trop tard!

MARGUERITE

Quel est cet homme?

FAUST

Un sot.

MÉPHISTOPHÉLÈS

Un ami.

MARGUERITE

Son regard me déchire le cœur.

MÉPHISTOPHÉLÈS

Sans doute je dérange...

FAUST

Qui t'a permis d'entrer?

MÉPHISTOPHÉLÈS

Il faut sauver cet ange!
Déjà tous les voisins, éveillés par nos chants,
Accourent, désignant la maison aux passants;
En raillant Marguerite, ils appellent sa mère.
La vieille va venir...

FAUST

Que faire?

MÉPHISTOPHÉLÈS

Il faut partir!

FAUST

Damnation!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Vous vous verrez demain; la consolation
Est bien près de la peine.

MARGUERITE

Oui, demain, bien-aimé.
Dans le chambre prochaine déjà j'entends du bruit.

FAUST

Adieu donc, belle nuit
À peine commencée!
Adieu, festin d'amour
Que j'étais promis!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Partons, voilà le jour!

FAUST

Te reverrai-je encore,
Heure trop fugitive,
Où mon âme au bonheur allait enfin s'ouvrir!

VOISINS

Holà! mère Oppenheim, vois ce que fait ta fille!

MÉPHISTOPHÉLÈS

La foule arrive,
Hâtons nous de partir!

VOISINS

L'avis n'est pas hors de saison;
Un galant est dans ta maison,
Et tu verras dans peu s'accroître ta famille.
Holà! holà!

MARGUERITE

Ciel! Ciel! entends-tu ces cris?
Devant Dieu, je suis morte
Si l'on te trouve ici!

MÉPHISTOPHÉLÈS

Viens, on frappe à la porte!

FAUST

O fureur!

MÉPHISTOPHÉLÈS

O sottise!

MARGUERITE

Adieu, adieu, par le jardin
Vous pouvez échapper.

FAUST

O mon ange! à demain!

MÉPHISTOPHÉLÈS

À demain! à demain!

MARGUERITE

Ô mon Faust!
Je te donne me vie.
L'amour s'est emparé de mon âme ravie,
Il m'entraîne, te perdre, c'est mourir.
Ô mon Faust bien aimé, je te donne ma vie,
Ô mon Faust!

FAUST

Je connais donc enfin le prix de la vie,
Le bonheur m'apparaît, il m'appelle et je vais le saisir.
L'amour s'est emparé de mon âme ravie,
Il comblera bientôt mon dévorant désir.

MÉPHISTOPHÉLÈS

(à part)

Je puis donc te traîner dans la vie,
Fier esprit!
Le moment approche où je vais te saisir.
Sans comble ton dévorant désir,
L'amour en t'enivrant doublera ta folie.
Je puis donc à mon gré te traîner dans la vie,
Fier esprit!
Le moment approche où je vais te saisir.

VOISINS

Un galant est dans ta maison...
TERCERA PARTE


Escena Novena

(Tambores y trompetas tocando retreta)


Aria de Fausto


FAUSTO

(De noche en la alcoba de Margarita)

¡Gracias, dulce crepúsculo!
¡Oh, bienvenido seas!
Ilumina por fin este lugar,
santuario desconocido,
donde siento un bello sueño deslizarse sobre mí
como un fresco beso matinal.
¡Es el amor, espero!
¡Oh, aquí se siente desaparecer la preocupación!
¡Cuánto amo este silencio
y poder respirar el aire puro!...
¡Oh, jovencita!
¡Oh, mi hechicera!
¡Oh, mi amante ideal!
¡Qué profunda sensación me invade
en este decisivo momento!
¡Cuánto me gusta contemplar tu lecho virginal!
¡Qué aire puro respiro!
¡Señor! ¡Señor!
¡Cuánta felicidad después del largo martirio!

(Fausto, lentamente, examina el interior de la
alcoba de Margarita con apasionada curiosidad)


Escena Décima

MEFISTÓFELES

(Acudiendo)

¡La oigo!
¡Ocúltate detrás de estas cortinas de seda!
¡Escóndete!

FAUSTO

¡Dios! ¡Mi corazón se quiebra de alegría!

MEFISTÓFELES

¡Aprovecha estos instantes!
¡Adiós!
Modérate o la perderás...

(Fausto se oculta tras las cortinas)


Bien. Mis duendes y yo vamos a cantar
una bella canción nupcial...

(Sale)


FAUSTO

¡Oh, cálmate, alma mía!

Escena Undécima


(Entra Margarita con una lámpara en la mano)


MARGARITA

¡El aire está sofocante!
Tengo miedo... como si fuera una chiquilla...
Ha sido el sueño que tuve de ayer
el que me ha perturbado así...
En sueños lo vi a él... ¡a él!... mi futuro amor...
¡Qué hermoso era!
¡Dios! ¡Cuánto me amaba!
¡Y cuánto lo amaba yo!...
¿Nunca nos veremos en esta vida?...
¡Qué locura!

Rey de Thule: Canción gótica.


MARGARITA

(Canta mientas se peina)

Hubo una vez un rey de Thule
que fue fiel hasta la tumba
y al morir su amada
recibió una copa de oro cincelada.
Aun en las fiestas más alegres
nunca abandonó la copa
y siempre, ante su vista,
una lágrima humedecía sus ojos.
Este príncipe, al final de su vida,
legó sus villas y su oro,
excepto la querida copa
que todavía conservaba en la mano.
En la mesa real,
en el centro de la antigua sala
de un castillo bañado por el mar,
hizo sentar a los barones y a sus pares.
Un bebedor se levantó y avanzó,
junto a un viejo balcón dorado.
Bebió y, repentinamente,
su mano lanzó al agua el vaso sagrado.
El vaso cayó, el agua burbujeó,
y luego se calmó muy pronto.
El viejo palideció y tembló.
Desde entonces nunca más bebió.

Escena Duodécima


Evocación


(En la calle, frente a la casa de Margarita)


MEFISTÓFELES

¡Espíritus flamígeros!...¡Venid, os necesito!
¡Acudid!... ¡Acudid!...
¡Duendes caprichosos, que vuestros falsos brillos
deslumbren a la niña y la atraigan hacia vosotros!
En nombre del Diablo: ¡bailad!
¡Y vosotros, ministros infernales,
marcad bien la cadencia!
¡Yo os conjuro a todos!

Minueto de los Duendes


(Los duendes ejecutan evoluciones y extrañas
danzas frente a la casa de Margarita)


MEFISTÓFELES

(Hace los movimientos de un hombre
que finge ser viejo)

Y ahora
cantemos una linda canción,
para atraerla con mayor seguridad.

Serenata de Mefistófeles


MEFISTÓFELES

Pequeña Luisa,
¿qué haces desde el amanecer
frente la casa
de quien que te ama?
En la alcoba del muchacho,
ante la perspectiva del placer,
bien puedes entrar,
muchacha,
pero no has de salir...

MEFISTÓFELES

¿Qué haces? ¡Ja!

MEFISTÓFELES

Él te tiende sus brazos
y tú corres veloz
hacia él.
¡Buenas noches!... ¡Ah!
Cuando se acerca
el momento fatal,
opones resistencia...
siempre que antes
no te ofrezca un anillo de matrimonio.

MEFISTÓFELES, DUENDES

Él te tiende sus brazos…
¡Ah!

MEFISTÓFELES

¡Rápido! ¡Desapareced!

(los duendes desaparecen)


¡Silencio!
Vayamos a ver a nuestros tortolitos...

Escena Decimotercera


(alcoba de Margarita)


MARGARITA

(descubriendo a Fausto)

¡Gran Dios!
¿Qué veo?... ¿Es él?...
¿Puedo creer lo que ven mis ojos?...

FAUSTO

Angel adorado, cuya imagen celestial
iluminaba mi corazón aún antes de conocerte.
Por fin te veo y mi amor ha de vencer
los recelos que aun te separan de mí.
¡Margarita, te amo!

MARGARITA

¿Sabes mi nombre?...
Yo también he pronunciado
muchas veces el tuyo...

(con timidez)


¡Fausto!...

FAUSTO

Ese es mi nombre...
De aquí en adelante será otro, si lo prefieres.

MARGARITA

En sueños te vi tal y como te veo ahora.

FAUSTO

¡En sueños!...¿Me viste?

MARGARITA

Reconocí tu voz,
tus rasgos, tus dulces palabras…

FAUSTO

¿Y me amabas?

MARGARITA

Te esperaba.

FAUSTO

¡Margarita adorada!

MARGARITA
Mi amor te presagiaba
y ya era tuyo.

FAUSTO

¡Margarita eres mía!

MARGARITA

¡Amado, tu imagen, dulce y noble,
iluminaba mi corazón aún antes de conocerte!

FAUSTO

¡Ah! ¡Angel adorado, cuya imagen celestial,
iluminó mi corazón aún antes de conocerte!

AMBOS

Por fin te veo y mi amor ha de vencer...

FAUSTO

¡Margarita, oh, ternura!

MARGARITA

No sé qué embriaguez
me lleva hasta tus brazos.

FAUSTO

Entrégate a la ardiente embriaguez
que me condujo hasta ti.

MARGARITA

Una pasión ardiente
me conduce a tus brazos...
¡El ansia invade todo mi ser!

FAUSTO

¡En mis brazos nacerás a la verdadera felicidad!
¡Ven, ven, ven, ven!...

MARGARITA

En mis ojos hay lágrimas...
Todo se desvanece...
Muero...
¡Todo se desvanece!...¡ah!
Muero...

Escena Decimocuarta

MEFISTÓFELES

(entrando bruscamente)

¡Vamos, es demasiado tarde!

MARGARITA

¿Quién es ese hombre?

FAUSTO

Un tonto.

MEFISTÓFELES

Un amigo.

MARGARITA

Su mirada destroza mi corazón.

MEFISTÓFELES

Seguramente interrumpo...

FAUSTO

¿Por qué has venido?

MEFISTÓFELES

¡Hay que salvar a este ángel!
Vuestros cantos han despertado a los vecinos
que acuden alborotados hacia esta casa...
Han ido a llamar a la madre de Margarita...
La vieja ya está en camino...

FAUSTO

¿Qué podemos hacer?

MEFISTÓFELES

¡Tenemos que irnos!

FAUSTO

¡Maldición!

MEFISTÓFELES

Mañana os volveréis a ver...
La espera bien vale la pena.

MARGARITA

Sí, mañana, mi amor...
¡Oigo ruidos en la alcoba vecina!

FAUSTO

¡Entonces adiós, bella noche
apenas comenzada!
¡Adiós al festín de amor
que me había prometido!

MEFISTÓFELES

¡Vámonos, ya amanece!

FAUSTO

¿Te volveré a ver,
hora fugitiva,
en la que mi alma por fin se abría a la felicidad?

VECINOS

¡Ey, madre Oppenheim, mira lo que hace tu hija!

MEFISTÓFELES

Llega la gente...
¡Démonos prisa en salir!

VECINOS

No te engañamos...
¡Hay un galán en tu casa
y pronto verás cómo tu familia se agranda!
¡Ey! ¡Ey!

MARGARITA

¡Cielos! ¿Oyes esos gritos?
¡Ay Dios mío!
¿Si te encuentran aquí, estoy perdida!

MEFISTÓFELES

¡Vamos! ¡Ya están golpeando la puerta!

FAUSTO

¡Oh furor!

MEFISTÓFELES

¡Oh, tontería!

MARGARITA

¡Adiós, adiós!
¡Escapad por el jardín.

FAUSTO

¡Oh, ángel mío! ¡Hasta mañana!

MEFISTÓFELES

¡Hasta mañana! ¡Hasta mañana!

MARGARITA

¡Oh, mi Fausto! ¡Te doy mi vida!
El amor ha tomado posesión
de mi alma extasiada y me arrastra
¡Perderte sería morir!
¡Oh, mi Fausto! ¡Te doy mi vida!
¡Oh, mi Fausto!

FAUSTO

¡Al fin conozco el precio de la vida!
¡La felicidad ha aparecido ante mí y me llama!
El amor tomó posesión de mi alma extasiada
y pronto colmará mi deseo devorador.

MEFISTÓFELES

(para sí)

¡Ya puedo arrastrarte
espíritu orgulloso!
¡Se acerca el momento en el que te capturaré!
Sin colmar tu deseo devorador
el amor te embriagará y duplicará tu locura.
¡Entonces podré arrastrarte a mi gusto,
espíritu orgulloso!
¡Se acerca el momento en que te capturaré!

VECINOS

¡Un galán en tu casa!...